À quelques semaines de la rentrée des classes, des milliers d'enfants rêvent d'un cartable neuf, de cahiers colorés et d'une trousse qui épatera les copains. Mais si l'école est obligatoire et l'inscription gratuite, les fournitures scolaires représentent un fardeau pour de nombreuses familles qui vivent dans la précarité.
Cartable, trousse, surligneurs fluo, protège-cahiers, feuilles à petits et grands carreaux, la liste scolaire est longue quand un enfant démarre une nouvelle année scolaire. Pour des parents en difficultés financières, c'est parfois trop d'argent.
Selon la Caisse Nationale d’Assurance Familiale, la rentrée coûte en moyenne 1315 euros par enfant pour acheter les vêtements, payer la cantine, les fournitures scolaires, les transports, etc. L’allocation de rentrée, entre 416 et 454 euros selon l'âge de l'enfant, couvre environ un tiers de cette somme.
Pour venir en aide aux familles les plus en difficulté, des associations organisent des distributions de fournitures collectées et achetées auprès de grandes enseignes. D'indispensables et nombreux partenaires commerciaux permettent ces aides.
Ainsi Caritas, une fédération de charité, qui depuis 120 ans lutte contre la pauvreté, a développé de nombreuses aides, dont une distribution de matériel scolaire en lien avec le Secours populaire.
Pour la huitième année, une boutique éphémère, ouverte pendant trois semaines en août à Strasbourg, permet aux familles de faire des achats de fournitures scolaires à petit coût.
Environ mille familles envoyées par les services sociaux
Les bénéficiaires sont tous obligatoirement passés par des services sociaux et les réseaux d'aide de Caritas Alsace et du Secours populaire. Parmi eux, un jeune adolescent très conscient de l'aide apporté par les deux associations : "C’est mieux pour les personnes qui n’ont pas assez d’argent. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui ont cette chance" , reconnaît-il. Ils sont en effet un millier à bénéficier de ce coup de pouce indispensable.
Sa maman confirme : "Tout ça coûte très cher, surtout en magasin. Là, c'est 2 euros, c'est vraiment bien."
En fonction de leur situation, les familles peuvent faire leurs achats dans cette boutique entre 2 et 5 euros. Car les frais de rentrée scolaire, qui ne se limitent pas aux affaires de classe, se rajoutent dans les budgets en plus de toutes les factures habituelles."Dans les périodes tendues, il faut prioriser les dépenses, certains parents font des acrobaties financières, c'est là que nous pouvons aider à amortir les difficultés", explique Alain Di Cintio, responsable de la permanence d'accueil de Caritas Strasbourg.
Depuis un an, les demandes augmentent considérablement dans tous les domaines. "Des situations déjà tendues sont devenues encore plus difficiles à cause de l'inflation" précise-t-il. "Désormais, aux petits déjeuners que nous proposons, nous avons 10 à 15% de demandes supplémentaires par rapport à 2023. Parmi eux, des familles et des "travailleurs pauvres" qui viennent petit-déjeuner avant d'aborder leur journée d'activité et de travail."
"Évidemment on rencontre des gens abîmés au niveau économique, mais on peut aussi très bien rencontrer un chef d'entreprise qui a eu un accident de la vie"
Alain Di Cintio, Responsable de la permanence d'accueil de Caritas Strasbourg
Caritas accompagne ainsi deux cents personnes chaque jour, cent vingt pour le petit-déjeuner et quatre-vingt pour d'autres demandes d'aides. Outre quelques employés, l'association fonctionne avec deux cents bénévoles. Ils bénéficient d'une formation interne et signent tous une charte d'accompagnement et de confidentialité.
De nouveaux bénévoles sont les bienvenus pour répondre à cette demande d'aide croissante.