L269 lance chaque année une campagne choc le 26 septembre (26-9), en référence au nom de l'association animaliste. Elle dit vouloir dénoncer un "système concentrationnaire" et va jusqu'à comparer le spécisme au nazisme.
Si vous vous êtes promenés dans les rues de Strasbourg ces derniers jours, ces affiches ne vous ont sans doute pas échappé. Elles sont collées à des endroits fréquentés et attirent l'œil des passants par leur message volontairement...provocateur : "Spécisme = nazisme", écrit en lettres rouges majuscules. La comparaison, établie par l'association animaliste L269 à l'origine de cette campagne-choc, est osée.
Une campagne, renouvelée chaque année le 26 septembre : 26-9, comme le nom du mouvement créé en 2013 et qui s'inspire du matricule d'un veau sauvé de l'abattoir par les fondateurs de l'association. De ce numéro est né 269 Life, en Israël. L'association a ensuite débarqué en France et s'engage pour les droits des animaux et contre le spécisme qui "vise à nier ou à mépriser les intérêts fondamentaux de certains êtres sensibles, sous le seul prétexte qu’on les range dans une catégorie définie comme inférieure".
"Nous, humains, nous sommes des animaux, et nous ne sommes pas supérieurs aux autres. Aucune justice morale ne nous permet de nous considérer supérieurs. Nous voulons montrer que nous vivons dans un système concentrationnaire et pousser chacun à s'interroger sur son comportement et son idéologie spéciste", explique Jesper Gustafsson, l'un des référents de l'association en Alsace.
Remettre en cause tout un système
"Cela ne concerne pas seulement le fait de manger de la viande. Cela va au-delà du niveau individuel : on veut remettre en cause tout le système, l'oppression instaurée dans la société, l'économie, la culture, partout", poursuit-il, avant de reprendre les mots utilisés par L269 sur sa page Facebook pour décrire son point de vue : "Comme les autres formes de discrimination arbitraire, le spécisme n’est pas justifié. A l'instar de la couleur de peau ou le sexe invoqués avec le racisme et le sexisme, les caractéristiques physiques ou mentales pouvant être invoquées avec le spécisme n’ont pas de lien logique avec les traitements violents réservés."L'association s'est fait connaître par son choix de privilégier l'action directe et la désobéissance civile. Choquer, c'est son but. Et pour cela, elle va jusqu'à prendre les citoyens à partie. Sur les affiches de la campagne de communication, elle demande aux passants "Et vous, à quoi ressemblez-vous ? Collabo ou résistant ?". Malaise. La question est déroutante, mais les anti-spécistes assument leur stratégie agressive.
"Les gens ont surtout des réactions négatives, mais c'est ce que l'on cherche. Notre stratégie n'est pas consensuelle car beaucoup ont adopté cette position, nous pensons qu'il faut différentes façons de faire. L'objectif, c'est de faire du sujet un débat national", affirme encore Jesper Gustafsson.
L'association organise régulièrement des actions dans des abattoirs, devant des boucheries ou encore des enseignes qui vendent des articles en lien avec la chasse ou des sports comme l'équitation.