À Strasbourg, 200 infirmières manifestent devant la préfecture : "Nous sommes oubliées!"

Environ 200 infirmières se sont réunies sur la place de la République à Strasbourg, ce mardi 20 novembre à 14 heures. Elles expliquent être les "grandes oubliées" du plan santé dévoilé par la ministre de la Santé.

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Elles étaient près de 200 infirmières à s'être réunies sur la place de la République, ce mardi 20 novembre 2018. En cause: le plan santé dévoilé par le gouvernement. "Nous, les infirmières, sommes les grandes oubliées de ce plan!" scande-t-on dans les rangs massés devant la préfecture dès 14 heures.  
 


Ce plan santé est ici conspué car il concentre, d'après les manifestantes, surtout les moyens au profit des médecins et délaisserait les infirmières
 

 

"On surcharge les chambres, on met même des lits dans les salles de visite"

  • Mylène, 32 ans, infirmière en psychiatrie à Brumath (Bas-Rhin)
"Les hôpitaux subissent des restrictions budgétaires, et ça entraîne une dégradation des conditions d'accueil des patients et une baisse de la qualité des soins. On surcharge les chambres, on met même des lits dans les salles de visite, mais on ne prévoit pas plus d'effectifs. En psychiatrie, l'établissement Pinel a deux infirmiers pour 26 patients: c'est intenable, ils ont entamé une grève! On nous demande d'aller toujours plus vite, on n'a pas toujours le temps qu'on voudrait accorder à chaque patient. Et nos salaires n'ont pas été revalorisés depuis 1994... "
 


"Il n'y en a que pour les médecins dans le plan santé"

  • Marie-Dominique, 55 ans, infirmière libérale à Reims (Marne, en Champagne-Ardenne)

"La profession d'infirmière n'a pas été incluse dans le plan santé pour 2022. Nous sommes oubliées, nous ne sommes pas une profession reconnue! On voit de plus en plus ce qu'on appelle le virage ambulatoire, c'est à dire qu'on fait sortir les patients de l'hôpital de plus en plus rapidement: vous entrez le matin pour être soigné et vous retournez chez vous le soir. Et on a le vieillissement de la population, de moins en moins de structures dédiées: on a donc un recours massif aux infirmières libérales, qui sont les seules à couvrir le territoire et se rendre au domicile des patients. On est le relai des médecins, mais il n'y en a que pour les médecins dans le plan santé!"

 

"On a un gâchis de compétences"

  • Diane, 32 ans, infirmière libérale à Schiltigheim (Bas-Rhin)
"On a un gâchis de compétences! On est la première profession du domaine de la santé: 700.000 infirmières toutes catégories confondues. Et pourtant, nous ne sommes pas employées à hauteur de nos compétences. Le plan santé est médico-centré: dedans, on oublie les infirmières. Pourtant, on récupère parfois les patients dans un état problématique, car le gouvernement veut les faire sortir de l'hôpital le plus rapidement possible.  Quitte à ce qu'ils y retournent le lendemain: ça fait des coûts supplémentaires quand ils sont réhospitalisés."
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