C'est au cri de "liberté, liberté" que 3000 manifestants ont défilé ce samedi après-midi dans les rues de Strasbourg, pour dénoncer la loi de sécurité globale et son article 24. Une manifestation qui s'est déroulée principalement dans le calme, mais dispersée finalement par des gaz lacrymogènes.
Ils étaient plus de trois mille manifestants, ce samedi après-midi 28 novembre, dans les rues de Strasbourg pour protester contre la loi sécurité globale, votée cette semaine au Parlement. Les forces de l'ordre ont utilisé les gaz lacrymogènes une première fois, contre un groupe d'extrême droite qui s'était glissé dans le cortège, puis une seconde fois pour disperser la foule, en fin de parcours.
Tout a commencé en milieu de journée de façon pacifique, place de la République à Strasbourg. Les participants sont venus avec leurs panneaux et banderoles, pour dire leur refus de voir s'installer un état policier en France. Parmi les manifestants, des étudiants, des syndicalistes, des enseignants, des anonymes. Tous demandent le retrait de la loi de sécurité globale et l'article 24 notamment qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l'image des policiers. Parmi eux, un jeune homme déplore" une culture policière de plus en plus violente et raciste et un pouvoir qui veut lui donner des moyens d'échapper à toute répercussion".
Un manifestant plus âgé estime qu'il est "inutile de donner de leçons de morales sur les droits de l'Homme à l'étranger, alors que se qui se passe en France est hautement critiquable". Un autre encore constate que "même des personnes habituellement pas intéressées par la politique et les mobilisations sont présentes cette fois." Nul doute que la diffusion des images du producteur de musique, Michel Zecler, roué de coups, avec une violence inouïe par des policiers, ont fait réagir même les plus indifférents.
Le cortège a suivi le parcours prévu sans incident, jusqu'au terme du trajet, place de l'Etoile, quand un groupe de tête s'est détaché pour se précipiter vers le commissariat de police situé de l'autre côté de la place. Les forces de l'ordre ont alors à nouveau fait usage de leurs bombes lacrymogènes, mais cette fois pour disperser la foule. Après quelques minutes de tension et le bouclage du quartier, le calme est revenu dans les rues de Strasbourg, en fin d'après-midi, ce samedi 29 novembre.