Strasbourg : Edouard Philippe à l'ENA, "être sérieux, sans trop se prendre au sérieux"

Edouard Philippe a exhorté vendredi les étudiants de l'ENA à "être sérieux sans trop se prendre au sérieux", mais aussi à "sortir des silos au maximum" durant leur carrière pour ne pas seulement exercer dans l'administration d'Etat.

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"On doit toujours faire en sorte d'être sérieux sans trop se prendre au sérieux. Je vous encourage à concevoir le service de l'Etat exactement de cette façon", a déclaré le Premier ministre lors d'une allocution à l'Ecole nationale d'administration de Strasbourg, dont il est un ancien élève (1995-1997). "Ce que vous faites, votre mission doit être prise au sérieux. Mais ce n'est pas la peine de vous prendre trop au sérieux : d'abord parce que ça ne sert à rien, ça ne vous rend pas plus intelligent, ça ne vous rend pas plus audible, ça ne vous rend pas plus convaincant", a-t-il insisté.



Celui qui fut un élève "sérieux mais joyeux", selon les mots de l'actuel directeur de l'ENA Patrick Gérard, a également demandé aux futurs haut-fonctionnaires d'être "fiers" de ce qu'ils font, malgré "le bruit de fond critique sur les énarques". Après avoir rappelé le "sens de l'action" menée par son gouvernement depuis un an, M. Philippe a donc délivré "deux-trois conseils retirés de (s)a courte carrière administrative".

Il a notamment plaidé pour "privilégier les activités de production et d'action" plutôt "que les activités de contrôle et d'analyse". "Le gouvernement a pris la décision de faire en sorte que ceux qui choisissent les corps d'inspection et de contrôle puissent très rapidement après leur entrée en fonctions être envoyés sur des missions jugées prioritaires au gouvernement, totalement opérationnelles, sur lesquelles on aura besoin de matière grise", a-t-il
rappelé.

Et il a incité les futurs énarques à "sortir des silos au maximum". "Allez voir dans les collectivités territoriales, allez exercer des fonctions dans une commune, une métropole, dans une région. Vous y apprendrez énormément de choses", a plaidé l'ancien maire du Havre, qui a débuté sa carrière au Conseil d'Etat.

Evoquant quelques souvenirs de son propre passage à l'ENA, promotion Marc-Bloch, il a ainsi incité à la lecture des travaux de l'historien, auteur notamment de "L'étrange défaite", paru en 1946, au lendemain de la Deuxième guerre mondiale. "Je retiens de ce livre le fait que ce qui est ancien et paraît fort peut s'effondrer. Nous vivons parfois trop souvent avec l'idée que ce qui était là depuis longtemps avait vocation à durer. S'agissant des systèmes politiques, ce n'est pas vrai. Il faut veiller à ce que tout ce que nous tenons pour acquis (...) ne soit pas tellement miné que le système dans son ensemble s'écroule", , a-t-il mis en garde.

80 km/h: Philippe "assume" et assure que "l'ensemble du gouvernement est mobilisé"

Edouard Philippe a redit vendredi être "prêt à assumer" l'"impopularité" de la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, soulignant que "l'ensemble du gouvernement est mobilisé" sur cette mesure, après le "joker" du ministre de l'Intérieur.

"Lorsque nous avons débattu de cette mesure au sein du gouvernement, nous avons évidemment identifié le fait que la prendre serait susceptible de poser dans la population française des questionnements, des interrogations, des critiques, peut-être même à certains égards des agacements, voire de la colère. Nous en étions parfaitement conscients", a-t-il déclaré."Avant même que la décision soit prise, lorsque j'ai évoqué la possibilité de prendre une telle décision, j'ai indiqué que je savais qu'elle susciterait une forme d'impopularité à laquelle je suis prêt. Je suis prêt à assumer cette impopularité car je crois fondamentalement que réduire le nombre de morts et de blessés sur les routes françaises est un véritable objet, un véritable enjeu de politique publique", a-t-il poursuivi.
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