Vanessa Wagner était jugée ce 10 septembre au tribunal correctionnel de Strasbourg. La conseillère régionale et ancienne secrétaire générale de la fédération française du bâtiment du Bas-Rhin, est accusée de détournement de fonds et de moyens matériels et humains. Décision rendue le 24 septembre.
La conseillère régionale (UDI) de la région Grand Est, Vanessa Wagner, était jugée ce jeudi 10 septembre par le tribunal correctionnel de Strasbourg. L'élue et également ancienne secrétaire de la fédération française du bâtiment du Bas-Rhin est accusée notamment d'avoir détourné des fonds et des prestations de travail d'employés de la FFB67 au bénéfice de ses campagnes politiques, d'abord aux élections régionales en 2015, puis aux élections législatives en 2017. Si elle a été élue en 2015 sur la liste de Philippe Richert (LR), sa liste dissidente ne recueillera seulement que 4,75% des voix en 2017.
Deux versions radicalement différentes
D'anciens employés de la FFB se sont plaints, lors de l'enquête initiée en 2018, mais aussi via un mail adressé au conseil d'administration de la fédération et transmis à la presse, d'avoir travaillé pour la campagne législative de Mme Wagner lors de leurs heures de travail et avec le matériel de la fédération. L'un des employés avait alors affirmé passer "80% de son temps de travail" au profit de cette campagne. L'écriture d'un "livre", la création d'un site internet, de flyers et de goodies ont été mentionnés.
Des accusations que l'élue nie en bloc. "Je n'ai jamais utilisé les moyens de la FFB à des fins personnelles", a-t-elle affirmé lors d'une audience tendue, lors de laquelle elle a semblé bouleversée. Selon elle, les employés de la FFB ont effectué ce travail "sur la base du volontariat et en dehors de leurs heures de travail". La FFB et ses employés, qui s'étaient constitués partie civile dans ce dossier, se sont depuis retirés à la suite d'un accord financier.
Le procureur a requis un an de prison avec sursis, l'interdiction d'exercer une fonction publique et l'interdiction de diriger une société. Des réquisitions qui répondent à d'autres faits qui lui sont reprochés par ailleurs, notamment des irrégularités dans la participation à la gestion de la société de son mari.
Les avocats de Mme Wagner plaident la relaxe et dénoncent "un très mauvais travail d'enquête". "Son honneur doit être restitué, estime l'avocat de la défense, maître Braun, ce que vous proposez pour ma cliente est une peine de mort".
Le jugement a été mis en délibéré. La décision du tribunal est attendue pour le 24 septembre.