Energie : face aux factures d'électricité exorbitantes, les entreprises disjonctent

C'est une institution à Strasbourg. Pour les sportifs ou ceux qui recherchent un moment de détente. La cour de Honau, salle de sport haut de gamme. Et peut-être bientôt inaccessible. Sur Facebook, le gérant lance un cri d'alarme en publiant sa dernière facture d'électricité. 41.100 euros. Quatre fois plus que la précédente.

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Mickaël Tonussi est sur le point de péter un câble. Pire encore : de disjoncter. Le co-gérant de la Cour de Honau à Strasbourg (Bas-Rhin), établissement spécialisé dans le sport mais aussi la détente, plutôt haut de gamme ne s'attendait pas, malgré une belle partie spa, à cette douche froide.

Sa dernière facture d'électricité, celle de janvier, s'élève à 41.100 euros. Soit quatre fois plus que la précédente. Si Mickael Tonussi s'attendait à une augmentation, il était loin d'imaginer son ampleur.

Un cri d'alarme

La Cour de Honau, ce sont de sacrées infrastructures : 10.000 m² de salles de sport, espace de loisirs, de détente, de fête et de restauration, une piscine, dans un bâtiment rénové mais énergivore. Et de ce fait les factures sont toujours salées, en moyenne 12.000 euros par mois en hiver.

Mais là, c'est l'indigestion. "41 110 euros pour le seul mois de janvier, l’aide de l’État déduite, c'est impensable. Pire c'est impayable." D'autant que les explications de son fournisseur, ES, Electricité de Strasbourg, sont laconiques : "Ils nous disent l'électricité à l'achat est plus chère, donc à la vente aussi. Ils nous proposent simplement un lissage. Pour le reste, c'est débrouillez-vous."

Et se débrouiller, Mickael Tonussi ne peut plus. "Le Covid avec la fermeture des salles de sport est passé par là, on s'est difficilement remis sur pied. Là on se prend 400% d'augmentation, c'est juste impossible, même en lissant, on va tenir trois mois et on fermera le club. C'est un coup de massue sur la tête. Ni plus ni moins." 

Même en lissant nos factures, on va tenir trois mois et on fermera le club.

Mickael Tonussi, gérant la Cour de Honau

Répercuter cette hausse sur le prix des abonnements n'est pas envisageable non plus. A moins de faire de ce lieu chic un ghetto d'ultra-riches.  "L 'abonnement  passerait de 790 euros à 2 500 euros par an, là on va chercher le client chez lui en limousine, ce n'est pas pensable, on va perdre toute notre clientèle." 

L 'abonnement passerait de 790 euros à 2 500 euros par an. Impensable.

Mickael Tonussi, gérant la Cour de Honau

Ce mois-ci, Mickael va donc payer 11.000 euros.  "Je peux pas faire autrement, le reste, ben quand je peux si je peux. On est pris en étau entre les banques qui attendent un retour sur investissement, les factures, nos clients qui ont pris des abonnements annuels. On arrive au bout là, si ça continue on met la clé sous la porte. Moi et mes vingt salariés. L'avenir est très sombre, j'ai peur, oui." 

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Les Disjonctés

Voilà désormais Mickael effrayé mais surtout proche de la surtension. Le chef d’entreprise vient de rejoindre les rangs du collectif des Disjonctés.

Crée par le strasbourgeois Samuel Alizadeh, gérant du salon de thé Suzanne à Strasbourg, le collectif regroupe aujourd'hui 130 personnes. Sur le plan national.  "Hôteliers, boulangers, hôpitaux, entrepreneurs et particuliers. Tous ceux qui se sentent floués et surtout menacés de disparition suite à leurs fractures d'électricité. Et particulièrement celles d'ES je dois dire." Objectif : avoir un prix juste de l'énergie pour simplement pouvoir travailler. 

"Si Strasbourg veut encore garder des enseignes ouvertes les prochains mois, il va falloir qu'il se passe quelque chose. Que les prix soient plafonnés d'une manière ou d'une autre. Veut on voir se généraliser ce qui se passe en ville : une concentration de grandes enseignes internationales, qui sont les seules à tenir le choc ? Dans quelques mois, on n'aura plus rien à Strasbourg. Les politiques vont devoir mettre le nez dedans. Et nous allons y veiller." Aux flambeaux donc.  

 

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