Pour la journée mondiale de lutte contre le sida, le 1er décembre, France 3 Alsace a rencontré le docteur David Rey. Lui et ses collègues recoivent les personnes souhaitant faire un dépistage des maladies sexuellement transmissibles (MST), dont le VIH, au Nouvel Hôpital civil (NHC) de Strasbourg.

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Le coronavirus (Covid-19) a pu l'occulter, mais d'autres pandémies existent et continuent d'infecter de nouvelles populations. Notamment celle du sida (Syndrome d'immunodéficience acquise), stade final de l'infection au VIH (Virus de l'immunodéficience humaine). La journée mondiale de lutte contre celle maladie a lieu le 1er décembre de chaque année.

À cette occasion, France 3 Alsace a rencontré David Rey, du Centre gratuit d'information, de dépistage, et de diagnostic (Cegidd). Il se trouve au sein du Nouvel Hôpital civil (NHC) de Strasbourg. Le NHC est facilement accessible à pied, vélo, bus/tramway, et voiture (voir la carte ci-dessous). Le docteur Rey a fait le point sur le déroulé de ces dépistages, et répondu à toutes les questions que peuvent se poser les personnes hésitant à en faire un.
 


Trouver le bon bâtiment

Veillez à emporter votre carnet de santé : c'est mieux, mais pas obligatoire. Puis, en route. Le NHC est constitué d'un ensemble un peu complexe de bâtiments et de rues. Il faut se rendre au grand bâtiment moderne avec une façade métallique grise soutenue par des piliers bleus (visible sur l'image en tête d'article). Il se trouve entre la rue Kirschleger et le quai Louis Pasteur.
 

Se rendre à l'accueil

Le bâtiment trouvé, allez sous le porche, et empruntez la file des visites et consultations. Vous vous retrouvez au comptoir d'accueil de l'hôpital, au début d'un (très) long couloir. Pas de rendez-vous pris : expliquez juste que vous venez pour un dépistage de maladies sexuellement transmissibles (MST). On vous fait remonter le très long couloir jusqu'au panneau suspendu orange du fond, et tourner à droite à la colonne bleue marquée d'un C. Vous remontez un autre couloir jusqu'au panneau orange indiquant que le "Trait d'union - Cegidd" se trouve... juste là.
 
 

Passer par la secrétaire administrative 

Difficile de rater la porte du Cegidd : c'est écrit aussi sur le mur à côté. Entrez, et vous vous retrouvez juste devant la fenêtre d'Éliane, la secrétaire administrative. Avec brio et sourire, elle créé votre dossier (qui peut être anonyme), et vous pose quelques questions à des fins statistiques :
  • Votre ville de résidence (pas d'adresse demandée)
  • Votre lieu de naissance (même à l'étranger)
  • Votre âge (même si vous êtes mineur(e))
  • Votre couverture santé (si vous en avez une)

Ne pas être né en France, ou ne pas être couvert par une mutuelle ou la Sécurité sociale, ça ne change strictement rien à votre prise en charge. Vous n'avez aucune pièce d'identité, carte vitale, ou ordonnance à présenter. Rappelons que vous n'avez pas eu besoin de prendre rendez-vous... et qu'ici, on ne dépiste pas le covid. 
 


Attendre un peu

Vous avez reçu un numéro, comme à la Sécu. Une salle d'attente... vous attend. Elle est plutôt moderne, colorée, et confortable. Si vous n'aimez pas attendre, le docteur Rey se montre rassurant. "Nous sommes assez pour que le temps d'attente ne soit pas trop long." Les créneaux d'accueil sont fort étendus (toute la semaine sauf le dimanche), pour ne pas pénaliser les personnes qui travaillent. Pensez à les vérifier avant de venir car ils varient.

Vous pourrez passer le temps avec les quelques brochures disponibles sur un présentoir, écouter de la musique avec vos écouteurs, faire votre liste au Père Noël, ou lire un bon livre. On vous fait confiance pour prouver qu'un patient ou une patiente porte bien son nom...
 
 

L'entretien médical

La consultation commence quand la ou le médecin vient vous chercher et vous conduit dans son bureau. Il n'est pas glauque du tout, dispose d'un peu de verdure, et est spacieux. De quoi se sentir à l'aise. Si c'est le docteur Rey qui vous reçoit, vous pourrez même admirer sa (vaste) collection d'hippopotames.

On vous pose des questions sur vos comportements à risque, vous recevez divers conseils et informations en matière de prévention sexuelle. Les questions et conseils peuvent inclure votre vaccination éventuelle contre l'hépatite B ou le papillomavirus : c'est pour ça qu'il peut être bon d'amener votre carnet de santé. 
 

Notre équipe est formée et bienveillante, le cadre confiant et apaisé.

David Rey, médecin au centre de dépistage du VIH au NHC de Strasbourg


À noter que si vous ne parlez pas français, un service téléphonique d'interprétariat est disponible. "Dans le cas du VIH, il faut un délai entre le rapport à risque et le prélèvement de six semaines. Mais il vaut mieux venir quand même pour en discuter avant si on a peur ou des questions." 

"Notre équipe est formée et bienveillante, le cadre confiant et apaisé. On respecte le secret professionnel, la prise en charge est totale. Il n'y a rien de honteux à répondre aux questions et venir se faire dépister. Et en cas de violence sexuelle, on peut conseiller et orienter. Retarder son dépistage peut aggraver la maladie et rendre la prise en charge plus difficile."

 


Le dépistage proprement dit

Changement de salle et d'interlocuteur (ou interlocutrice). Vous voilà en salle de soin, sur un gros fauteuil rouge, avec un infirmier ou une infirmière. Le dépistage du VIH nécessite une prise de sang. Vous pourrez essayer d'oublier la vilaine aiguille en admirant les affiches vous faisant face : deux éléphants roses... Et surtout, un homme portant (mal) un préservatif sur la tête : ça a autant d'utilité que de porter un masque sous le nez.

Dans le cas d'un dépistage d'autres MST, comme la chlamydia, il sera demandé aux dames un frottis. Elles le feront elles-mêmes, en toute intimité dans les toilettes. Notez qu'il vaut mieux ne pas en faire en période de règles. Les messieurs, quant à eux, devront uriner dans un pot (seuls aussi et aux toilettes) : il est préférable de ne pas avoir uriné pendant l'heure précédente pour que ce soit plus efficace.
 


Passer (encore) par la secrétaire administrative 

C'est fini, vous pouvez filer. Enfin presque : vous allez repasser par la secrétaire administrative. Elle peut convenir avec vous d'un rendez-vous pour passer connaître le résultat de votre dépistage. Si vous n'en avez pas la possibilité, vous pourrez repasser comme vous pourrez, entre trois et quatre jours après votre première venue.

Et vous partez... sans payer. "Il n'y a rien à débourser. Le budget du Cegidd est spécifiquement pris en compte." 
 
 

Le deuxième entretien médical

Lorsque votre résultat est disponible, il est temps de revenir au Cegidd. Il ne vous sera jamais communiqué par un courriel, un SMS, ou un appel téléphonique. Vous devrez revenir, et en personne. "On ne remet pas le résultat à la maman ou au copain : c'est strictement personnel."

Vous regagnez le bureau de la ou du médecin, qui ne tourne pas autour du pot et vous annonce votre séronégativité ou séropositivité. Ce résultat est commenté, expliqué.
 

Ça n'a plus rien à voir avec autrefois. Il y a des traitements efficaces.

David Rey, médecin au centre de dépistage du VIH au NHC de Strasbourg


S'il est mauvais, pas de panique. Le ou la spécialiste rassure, oriente vers le Trait d'union, une structure spécialisée voisine. Il peut même y avoir un accompagnement psychologique. "On prend tout le temps qu'il faut. On explique ce que c'est d'être atteint du VIH en 2020 : les conséquences, la prise en charge. Comment on vit avec."

"Ça n'a plus rien à voir avec autrefois. Il y a des traitements efficaces, on n'en guérit pas encore... Mais c'est devenu une maladie chronique avec laquelle on peut bien vivre."
 

Il n'y a pas de fréquence idéale de dépistage : c'est au cas par cas. Une personne fréquemment à risque peut se faire dépister tous les trois mois. Si vous ne pouvez pas vous rendre au Cegidd, vous pouvez appeler le Sida Info Service au 0 800 840 800 (appel anonyme et gratuit depuis un fixe).
 
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