Strasbourg : des rues rebaptisées avec des noms de femmes "parce qu'elles sont sous-représentées"

Des noms de rues de Strasbourg ont été féminisés dans la soirée de mercredi 5 octobre par un groupe du collectif Osez le féminisme. L'objectif est de rendre la juste place qui revient aux femmes, sous-représentées selon les militantes du collectif.

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Sous l'œil des passants, souvent curieux, des rues de Strasbourg ont été rebaptisées dans la soirée de mercredi 5 octobre. L'opération, menée par le groupe local du collectif Osez le féminisme, a duré deux heures, de 21 heures à 23 heures. Elle a consisté, pour la douzaine de participantes et de participants, à féminiser des noms de rues dans plusieurs quartiers de Strasbourg. 

Armées de balais, de pots de colle et d'affichettes, les colleuses, et colleurs, ont ainsi féminisé les noms de quelque 160 rues. Des noms de femmes connues et moins connues : des artistes, des écrivaines, des sportives mais aussi des scientifiques. Des femmes de tous les continents, qu'elles soient actives ou non dans la cause féministe.

Des noms comme Simone Veil, Simone de Beauvoir ou Françoise Giroud qui parlent à tout le monde et d'autres moins classiques mais non moins porteurs de sens. Des noms ont été féminisés comme le quai des Bateliers, devenue quai des Batelières, le quai des Pêcheurs celui des Pêcheuses ou encore les rue des Balayeurs transformée en rue des Balayeuses. 

Et parmi ces noms, celui de Mahsa Amini, symbole de la lutte féministe actuellement en Iran.

"L’idée c’est que les Strasbourgeois se réveillent le matin, voient que les noms ont changé et qu’ils fassent des recherches sur Internet pour étoffer leur culture féministe. Il n’y a que 2 % des rues en France qui portent des noms féminins. A Strasbourg quand vous allez dans le centre-ville, il n’y en a quasiment aucun. C’est symbole du patriarcat, qui peut se voir dans la rue mais aussi à l’école, au travail et dans le monde politique", explique Aliénor Laurent, coprésidente de Osez le féminisme 67, qui participait au collage. 

L’idée lui est venue lors des journées du matrimoine que son collectif organise pendant les journées du patrimoine. C’est une journée pendant laquelle l’association met en valeur les femmes strasbourgeoises.

"Les femmes, c'est la moitié de la population mondiale mais elles sont sous-représentées. Là où on pense masculin, on devrait penser humain", renchérit l'une des colleuses, Nadia, 47 ans.

Pour Morgane, 34 ans, "la rue ce n’est pas un lieu où les femmes se sentent bien" et estime donc  important de se réapproprier cet espace. 

Leïla et Marion, deux militantes nouvellement arrivées dans l’association, ont participé à leur premier collage avec un peu d'appréhension. Surtout à cause de la réaction des gens qui pourraient "les embêter" et pas tant à cause des policiers. Finalement, "ils disent que cela a piqué leur curiosité et nous ont encouragé à continuer", confie l'une d'elles. Un groupe de passants a même applaudi les militants en pleine action de collage. 

L'opération, éphémère, a duré le temps d'une soirée et les rues rebaptisées retrouveront sans doute leur nom d'origine rapidement mais l'intention, elle, demeurera. Frapper les esprits et rendre aux femmes la place qui leur revient, pour les militantes et celles qui viennent de rejoindre le groupe, c'est cela qui compte.

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