Deux élèves du collège Lezay-Marnésia de Strasbourg se sont retrouvées à la rue après l'expulsion de leur famille le 8 avril. Son expulsion, trois ans après son arrivée du Kosovo, fait suite à l'échec de sa demande d'asile en France. Le collège essaye de les aider. Difficilement. 

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Faire ses devoirs dans la rue n'a rien d'aisé, mais c'est pourtant ce que vivent deux élèves scolarisées au collège Lezay-Marnésia de Strasbourg. Elles ont été expulsées de leur logement le 8 avril 2019, avec leurs parents, mais aussi leur petite soeur (10 ans) et leur petit frère (7 ans) qui vont à l'école primaire.

Cette expulsion a eu lieu car la demande d'asile formulée par les parents, émigrant du Kosovo, a été rejetée. Les enseignantes et enseignants tentent de leur trouver un hébergement viable, mais peinent à y parvenir. Toute aide alimentaire, matérielle, financière, ou immobilière est la bienvenue en envoyant un message sur cette page Facebook
 

Des élèves intégrées qui parlent français

Les deux élèves en question étudient à Lezay-Marnésia depuis 2016. Elles ont bénéficié du dispositif d'enseignement destiné aux élèves allophones (ne parlant pas français) avant de rejoindre une classe classique une fois leur maîtrise de la langue française acquise. Elles préparent donc leur brevet en français comme n'importe quel camarade de leur classe de troisième.

Après son déboutement du droit d'asile, la famille kosovare a perdu le logement qu'elle pouvait occuper pendant l'étude de sa demande. Les enseignantes et enseignants de Lezay-Marnésia ont tenté d'y parer en joignant l'assistance sociale, mais celle-ci n'a pu leur indiquer qu'aucun logement n'était disponible.

Sollicité lui aussi, le maire du quartier de la Meinau, Mathieu Cahn (PS), n'a pas réagi, explique le communiqué envoyé par les enseignantes et enseignants: "Nos multiples tentatives pour l'alerter sur la situation, et cela avant même l'expulsion de la famille, sont restées sans réponse." Contactée, la mairie de Strasbourg indique réunir les éléments et les élu(e)s concerné(e)s pour savoir quelle réponse apporter à cette situation.
 

"Un retour au Kosovo est inenvisageable."
Agathe Bertrand, enseignante au collège Lezay-Marnésia -


Une solidarité s'est organisée grâce au collectif des enseignantes et enseignants. La première semaine suivant l'expulsion, 450 euros ont été réunis pour héberger la famille en location de vacances. Elle a ensuite dû vivre dans la rue pendant deux jours, avant d'être accueillie, parfois séparée, au domicile de différents membres du collectif. Au 24 avril 2019, la famille loge depuis quelques jours dans un appartement prêté par quelqu'un parti en vacances... et qui revient le lendemain: la famille n'a à nouveau plus de toit. 
 
La situation s'était déjà présentée en 2018, au coeur de l'hiver: trois familles arméniennes étaient à la rue depuis des mois, y compris les enfants qui étudiaient dans ce collège. Le collectif avait monté une cagnotte en ligne et était parvenu à leur trouver un logement pérenne. La situation était toutefois un peu différente, car ces familles étaient en France depuis sept ans, et la régularisation intervient au bout cinq ou six ans si des enfants sont scolarisés ou nés sur le territoire français, nous explique Agathe Bertrand, enseignante à Lezay-Marnésia.

Le père de la famille du Kosovo actuellement à la rue évoque en parlant de son pays "un enfer où il ne veut pas retourner". Il ne peut et veut pas le faire, explique Agathe Bertrand: "un retour est inenvisageable". Et ses filles ont de toute façon leur brevet à passer en France.
 
 
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