Dans un communiqué de presse, la police nationale explique avoir interpellé jeudi 21 janvier deux organisateurs d'une fête illégale qui avait eu lieu le dimanche précédent. Une véritable discothèque clandestine de 100m² dans des locaux industriels rue Schertz à Strasbourg. Explications.
Dimanche 17 janvier, la police intervient rue Schertz à Strasbourg, suite à des plaintes pour tapage nocturne. Sur place, les agents n'ont que peu de doutes : ce tapage nocture provient d'une fête illégale de grande ampleur.
Une discothèque de 100m²
Dans la rue, une trentaine de personnes sont contrôlées au regard du non-respect des mesures de couvre-feu en vigueur. A l'intérieur du local industriel particulièrement insalubre : une véritable discothèque clandestine de 100m².
Trop tard. La salle est vide mais tout laisse à penser qu'ici vient d'avoir lieu une fête de grande ampleur. Dispositif de jeux de lumières, petits salons de fortune faits de canapés et de tables débordantes de bouteilles d'alcool et de pipes à narguilé. Au sol, les policiers constatent la présence d’un nombre important de cartouches de protoxyde d'azote et de bouteilles d'alcool. Deux pièces attenantes sont équipées d'une cuisine improvisée. Par contre, absence totale dans les locaux de gel hydroalcoolique ou de masque de protection.
Des fenêtres donnant sur les toits sont encore ouvertes et de nombreuses traces de pas sur la neige fraîche visibles. Les fêtards viennent de prendre la fuite. Les policiers apprendront plus tard que si aucun droit d'entrée n'était demandé pour participer à cette soirée, les bouteilles d'alcool elles, étaient vendues jusqu'à 150€.
Saisie du matériel et poursuites judiciaires
Le matériel de sono et d'éclairage ont été saisis tout comme l'important stock de boissons, de tabac, le matériel nécessaire à fumer la chicha et le protoxyde d'azote.
Les premières constatations effectuées par le groupe d'appui judiciaire de la Sûreté départementale du Bas-Rhin et de la police technique et scientifique, ont permis aux enquêteurs d'orienter leurs recherches et d'identifier un individu susceptible d'être l'organisateur de cette soirée clandestine.
Il a été interpellé à son domicile ce jeudi 21 janvier 2021 et entendu sous le régime de la garde à vue. La poursuite des investigations ont conduit à l'interpellation d'un second individu identifié comme organisateur principal de l'évènement. Une plainte avait été déposée au nom de l'Etat français au lendemain des faits par Josiane Chevalier, préfète du Bas-Rhin, pour mise en danger de la vie d'autrui par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité et de prudence (V. encadré)
A l'issue des investigations, trois nouvelles plaintes ont été déposées à l'encontre des organisateurs par des personnes indûment mises en cause, au motif d'usurpation d'identité et de faux en écriture. Ces derniers encourent jusqu'à un an d'emprisonnement et 15.000 euros d'amende pour mise en danger délibérée de la vie d’autrui.
237 litres de boissons donnés aux associatons caritatives
L'intégralité des boissons non-alcoolisées saisies dans le cadre de cette enquête, soit 237 litres de boissons diverses, va prochainement être remise à une association caritative qui vient en aide à la jeunesse strasbourgeoise.
Pour le reste, les boissons alcoolisées, ont toutes fait l'objet d'une destruction conformément aux instructions du parquet.
CE QUE DIT LA LOI
Article 223-1du code-pénal : Le fait d'exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par la violation manifestement délibérée d'une obligation particulière de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement est puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. (Délit de mise en danger délibérée de la vie d’autrui)
Tout savoir sur le couvre-feu en vigueur dans le Bas-Rhin : ici.