La famille du jeune homme blessé au visage, probablement par un tir de LBD, lors d'une manif en janvier à Strasbourg est dans l'attente des suites de sa plainte. Lilian a retiré les broches qu'il portait à la mâchoire, mais le retour au lycée est difficile. Il envisage de quitter la région.
"Physiquement ça va, moralement c'est plus compliqué", voilà en quelques mots l'état de santé de Lilian. Le jeune homme de 16 ans, blessé au visage lors d'une manifestation, est retourné à l'école en avril, après avoir fait retirer ses broches. "Les autres élèves parlaient de l'an prochain, de leur passage en classe supérieure, lui savait qu'il allait redoubler, ça n'a pas été facile, il est allé à l'école quelques jours puis est il est resté à la maison, découragé", explique sa mère, Flaure Diessé.
Au niveau physique, Lilian se remet doucement. Il doit consulter régulièrement son chirurgien et son dentiste, par mesure de précaution. "Lorsqu'il aura terminé sa croissance, il lui sera possible de subir un opération pour améliorer l'état de sa cicatrice", précise-t-elle. Le jeune veut changer de région pour prendre un nouveau départ. "Ce n'est pas facile pour moi, mais j'accepte, pour son bien-être", confie Flaure Diessé. La famille attend une réponse du lycée concerné à ce sujet.
Elle est aussi dans l'attente de la suite de la plainte déposée. La famille estime que l'adolescent a été blessé au visage par un tir de lanceur de balles de défense (LBD) lors d'une manifestation des gilets jaunes le 12 janvier 2019, alors qu'il était allé faire du shopping.
Selon Flaure Diessé et son avocat, Nicolas Clausmann, l'enquête de l'IGPN arriverait à sa fin. "Lilian devrait faire l'objet d'une expertise médico-légale pour que l'infraction puisse être déterminée précisément, si une infraction était retenue, et également selon moi, par cette expertise exclure ou non l'usage d'un LBD", précise Nicolas Clausmann.
Le parquet décidera de la suite de l'affaire après la remise du rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). "S'il y a des poursuites, nous pourrons nous constituer partie-civile et l'affaire sera jugée devant le tribunal correctionnel, si l'affaire est classé, nous pourrons le constester", explique l'avocat. "Moi, ce que je veux, c'est qu'ils reconnaissent une erreur. C'est ce que j'attends", déclare la mère de l'adolescent, qui a affirmé plusieurs fois lors des derniers mois que son "fils ne manifestait pas".