Non ce n’est pas une blague. Ce dimanche 21 avril, nos confrères du Parisien révèlent que le gouvernement s’apprêterait à remplacer l'ENA, (l'Ecole nationale d’administration) par l'ISF, l’Institut supérieur des fonctionnaires. Une entité dont le sigle serait lourd de sens.

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Cela fait partie des mesures post-grand débat qui devraient être annoncées jeudi 25 avril par Emmanuel Macron. La suppression, dans sa forme actuelle, de l’ENA (Ecole nationale d’administration). Une annonce hautement symbolique alors que l’image de l’école, implantée à Strasbourg depuis 1991, est de plus en plus critiquée et que son efficacité est carrément remise en question par certains de ses anciens élèves.
 
Mais la surprise, la vraie, pourrait provenir du nom attribué à la nouvelle entité qui pourrait remplacer l’ENA. Selon une indiscrétion révélée par Le Parisien ce dimanche 21 avril, l’acronyme si décrié pourrait céder sa place à un autre, en trois lettres toujours, et pour le moins évocateur…ISF pour Institut supérieur des fonctionnaires

S’il est confirmé, le sigle de feu l'impôt sur la fortune, dont le rétablissement est l'une des principales revendications des Gilets jaunes depuis novembre, ne devrait pas manquer de faire réagir, et en premier lieu les fonctionnaires de l’ENA qui craignent d’être "à nouveau largement caricaturés", reprend le journal. 

Des anciens énarques incrédules

Joint par téléphone, le député du Haut-Rhin (Agir), Olivier Becht, qui a lui-même étudié à l’ENA entre 2002 et 2004 et qui avait vertement critiqué la formation ces derniers-jours, semble tomber des nues. "C’est tellement gros que ça ne me semble pas crédible" a-t-il réagi. "Et si vraiment ça n’était pas une blague, cela montrerait à quel point les gens qui ont pensé à ça sont déconnectés de la réalité du terrain" s’est-il encore emporté, en ajoutant : "ce serait gravissime. Une provocation pure et simple. Ce serait vraiment la dernière chose à faire dans le contexte actuel". 

Quant à la possible renaissance de l’ENA sous une autre forme, et peu importe le nom, le parlementaire affiche son scepticisme. "Le reproche que l’on adresse à cette école c’est de favoriser la pensée unique. Si on garde le même moule, on va répliquer la même problématique. C’est la formation qui pose problème. Je préfèrerais qu’on garde le nom mais que l’on change ce qui s’y fait" conclut-il.

Pour le député LREM/Modem de la 2e circonscription du Bas-Rhin, Sylvain Waserman, issu de la promotion Aristide Briand (2006/2008), il s’agit aussi d’une "fake news". "Je doute qu’une telle maladresse soit commise. Ce serait très malheureux. Gardons la tête froide. Il faut attendre de connaître le projet présidentiel" assène l’élu, qui se dit, par ailleurs, favorable à une éventuelle fusion de l’entité strasbourgeoise avec d’autres formations de la haute fonction publique, telles que l’Institut national des études territoriales (INET). "Ce serait intéressant de voir la haute fonction publique d’Etat et la haute fonction publique territoriale formées dans la même institution. Ce serait un véritable décloisonnement et un atout majeur de la décentralisation".

Les réseaux sociaux ironisent 

Autres réactions, celles qui fleurissent sur réseaux sociaux et qui ne manquent pas de piquant. "Comme ça #Macron pourra dire aux #GiletsJaunes qu'il fait dune pierre deux coup, il supprime #ENA et rétabli #ISF" ironise un internaute sur twitter. "Si quelqu'un sait comment fonctionnent les cerveaux des génies de la macronie..." demande un autre. 
 
Et puis il y a ceux qui formulent avec humour leurs propres propositions d’acronymes : "J’avais pensé à ÉTRON (Ecole technique républicaine d’organisation nationale) mais ça risquait de faire chier..."
 
Reste à attendre patiemment, jeudi, pour savoir à quoi ressemblera la "future  ENA" et si elle deviendra vraiment… ISF.
 Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale mais installée à Strasbourg seulement depuis 1991, l’ENA a accueilli en un peu plus de 70 ans quelque 7 000 hauts fonctionnaires français et accueilli plus de 3 700 élèves étrangers, venus de 134 pays. L’école a aussi formé quatre présidents de la Ve République (Emmanuel Macron, François Hollande, Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing).
 
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