Une erreur de calcul de coefficient a été commise par le personnel de la faculté de médecine de Strasbourg bouleversant le classement déjà établi des premières années. Les étudiants et leurs parents sont vent debout.
Il était aux alentours de 17 heures, mardi 25 juin, lorsque le mail d’excuse de l’administration de la faculté de médecine de Strasbourg est arrivé dans la boîte aux lettres des étudiants. "Dans le cadre d’une vérification des classements affichés sous réserve le mercredi 19 juin, il a été constaté un problème technique de calcul des coefficients. Nous en sommes tout à fait désolés, nous vous adressons nos plus sincères excuses et nous mettons tout en œuvre pour que cette situation ne se reproduise pas", peut-on y lire.
"Une douche froide" commente le père d’un jeune homme qui souhaite rester anonyme. "Mon fils était à l’extérieur. Il m’a appelé en pleurs, il craignait de devoir tout recommencer".
Plongée dans la panique, la famille vient d’apprendre que le classement des candidats aux concours de première année commune aux études de santé (PACES) devait être modifié suite à une erreur de calcul de coefficient dans l’une des matières dispensées. Une "faute lourde" pour le parent d’élève qui a songé à porter plainte avant d’en être dissuadé par son fils.
Merci à la fac de medecine de Strasbourg d’avoir signalé 6jours après les résultats une erreur de classement du concours des PACES et d’avoir fait paniquer 500 étudiants... ??????
— Elise (@eliseeee_4) 25 juin 2019
Plusieurs heures après cette annonce, un nouveau classement provisoire a été dévoilé aux 1701 candidats qui ont passé les épreuves du concours. Le bout du tunnel ? Pas vraiment, puisqu’un second, encore différent, est paru ce mercredi 26 juin au matin. "En pleine situation de crise, nous avons commis une seconde erreur. Nous avons oublié, par mégarde, de prendre en compte les notes réactualisées du tronc commun" explique Samuel Bitsch, responsable administratif de la faculté de médecine.
"Vous vous rendez compte de ce que ça représente pour des étudiants qui pensent passer en seconde année et qui peuvent potentiellement ne plus être pris ? C’est inhumain", tempête encore le père de famille.
C’est précisément ce qui est arrivé à Marie, 18 ans. Son rêve : devenir sage-femme. Il y a 5 jours, l’étudiante originaire du Sundgau, apprenait avec bonheur qu’elle avait réussi à décrocher l’une des 25 places de la filière. "J’avais rendu mon appartement, je m’apprêtais à partir en vacances, j’étais psychologiquement soulagée".
Et finalement…non ! Dans le nouveau classement, la jeune femme perd une petite place et sort de la liste des admis. "C’est la déception, la colère. C’est pesant comme situation. Nous venons déjà de passer une année difficile, certains d’entre nous s’en sont rendus malades. Et maintenant, on nous fait ça. C’est un manque de respect". Son seul espoir, attendre la publication des affectations définitives mardi prochain, avec peut-être une bonne surprise.
En attendant, sur les réseaux sociaux, la situation est largement commentée.
DONC LÀ A STRASBOURG ON APPREND QUE LES CLASSEMENTS DE LA FAC DE MÉDECINE SONT FAUX MDRRRRRR C QUOI ÇA
— 1m95 (@ohKrxnos) 25 juin 2019
Nan mais alors déjà que le personnel de l’administration de la fac de médecine de Strasbourg est hyper désagréable quand tu vas demander un renseignement, ils sont en plus pas capables de faire un classement ? je hurle venez tous en dentaire les paces mdr
— Une vie de rousse (@camille_wurth) 25 juin 2019
De son côté Samuel Bitsch rappelle que "l’erreur est humaine" et assure que les personnes qui en sont à l’origine, présentes depuis 30 ans, "sont dévastées". "La PACES c’est 1700 étudiants et 11 unités d’enseignement à gérer. C’est un travail colossal, dans des conditions contraintes", explique-t-il encore avant d’ajouter : "on ne peut que se satisfaire qu’il ne se soit rien passé plus tôt".
Ces explications suffiront-elles à calmer la colère des parents et des étudiants? Rien n'est moins sûr. Face à la vague de contestations observée, l’administration songerait à mettre en place un dispositif d’accueil et d’écoute à destination de ceux qui pensaient être pris et qui ne le seraient pas.