Un collectif de soutiens aux personnes sans-abri a choisi d'investir ce bâtiment inoccupé depuis plusieurs années. Ils se sont installés dans l'ancien siège de la brasserie Gruber à Strasbourg-Koenigshoffen. Un squat dans une propriété de la ville qui a porté plainte.
"L'objectif c'est de rassembler les forces, de concentrer les services pour les sans-abri", explique Luc* (*tous les prénoms ont été modifiés). Depuis le début de la semaine, Luc et une cinquantaine de sympathisants à la cause des sans-abris squattent le 91 route des Romains à Strasbourg dans le quartier de Koenigshoffen. Il s'agit de l'ancien siège de la brasserie Gruber, inoccupé depuis plusieurs années et propriété de la ville depuis 2018. "Notre but, c'est d'accueillir toutes les personnes qui dorment dehors, quelle que soit leur origine ou leur situation", ajoute Camille*. Il faut dire que le bâtiment est très grand, des dizaines de pièces réparties sur deux étages et 1850 mètres carrés.
Un bâtiment préempté
Le hic, c'est que la ville l'a préempté en 2008 pour 900.000 euros et compte en faire une maison des services publics avec notamment un centre médico-social et la mairie de quartier. Dans un communiqué, elle "tient à relever le caractère totalement illicite de cette occupation et à souligner l’inadaptation du bâtiment à l’hébergement de personnes." Et du coup a déposé plainte et demande la libération immédiate des lieux. De leur côté, les militants déclarent mettre en place un vrai projet, ils souhaitent rester dans les murs du bâtiment le temps que la ville se décide à faire les travaux.Un squat qui s'organise
Dans une lettre, les militants qui, se sont réunis en assemblée générale ce mercredi soir, se sont mis d'accord pour continuer à occuper les lieux. "Nous avons d'ores et déjà commencé, depuis le 22 juillet 2019, à installer plusieurs actions : hébergement d'urgence, dispensaire, école populaire, cuisine, sanitaires, bagagerie, etc. Le bâtiment en a la capacité et l’équipement puisque plusieurs appartements, dotés de sanitaires et de climatisation fonctionnelle, y étaient vacants depuis des années".Ils aimeraient présenter ce projet à la municipalité et souhaiteraient rester dans les lieux jusqu'à ce que les travaux soient lancés. "Cela fait plus de 48 heures que nous sommes là, normalement la ville ne peut plus nous déloger sans procédure judiciaire, mais bon, on ne sait pas ce qu'il peut se passer", explique encore Luc.