Strasbourg : l’Etat reconnaît sa responsabilité dans le tir de LBD, "un vrai soulagement" pour la mère de Lilian

L’Etat reconnaît sa responsabilité mais pas sa faute dans le tir de LBD qui a grièvement blessé Lilian à la mâchoire le 12 janvier 2019 en marge d’une manifestation des gilets jaunes à Strasbourg. Pour Flaure Diessé, la mère de l’adolescent, c’est un soulagement.

Flaure Diessé a obtenu gain de cause. Le ministère de l’Intérieur admet la responsabilité de l’Etat dans le tir de LBD qui a grièvement blessé son fils, Lilian, en marge d’une manifestation de gilets jaunes à Strasbourg. L’affaire avait fait grand bruit le 12 janvier 2019.

Si la justice avait reconnu que Lilian n’était pas un casseur, le parquet de Strasbourg avait néanmoins conclu qu’il était impossible d’identifier l’auteur du tir. Flaure Diessé avait alors introduit une requête devant le ministère de l’Intérieur afin que la responsabilité de l’Etat soit engagée. C’est donc chose faite. Responsable mais pas coupable.

Une reconnaissance et des excuses

Pour Flaure Diessé, c’est l’aboutissement de nombreux mois de combat pour son fils : "Ouf ! Enfin, j’ai été entendue. Je voulais qu’il soit officiellement innocenté par un document. Ce papier, je l’ai reçu la semaine dernière. C’est un vrai soulagement. Cela fait deux ans que j’attendais. J’avais un peu perdu espoir mais j’y croyais quand même. C’est une façon de dire : on est désolé". Pour elle, c'est l'épilogue de deux années de combat, deux années à vivre avec le sentiment d'injustice. Lilian était juste au mauvais moment, au mauvais endroit : "Cela a été prouvé, je me suis battue pour cela".

Son fils, Lilian, se sent lui-aussi beaucoup mieux. Même s’il reste très traumatisé, le jeune homme a pu reprendre ses études, après avoir redoublé sa seconde en raison des évènements. Il est aujourd’hui en classe de première en internat du côté de Marseille. La famille a déménagé pour éloigner Lilian de Strasbourg et du traumatisme qu'il a subi. Sa mère raconte : "Il a encore du mal à sortir, à voir du monde. Il a tendance à rester caché en raison de sa cicatrice".

Depuis deux ans, Flaure Diessé vit avec son fils au rythme des rendez-vous médicaux, des radios : " On a découvert que la mâchoire n’était pas consolidée. Il est possible qu’il ait besoin d’une greffe osseuse dans les prochaines semaines. On a vu tous les spécialistes. Il n’est pas encore sorti de l’auberge mais ça va mieux".

Indemnisations en vue

Cette reconnaissance de la responsabilité de l’Etat ouvre la voie aux indemnisations. Flaure Diessé va en établir le montant avec l’aide de son avocat : "Tout n’a pas été pris en charge par la Sécurité sociale et la mutuelle. On a eu beaucoup de frais. Aujourd’hui, je suis un peu serrée". Tout cela sera ensuite examiné par l’expert médical mandaté par le ministère.

Mais sur ce dossier, elle passe la main à son avocat : "Moi, mon combat, c’était qu’il soit reconnu comme victime. J’ai un peu envie de me poser maintenant. je suis tenace mais un peu fatiguée. Bien sûr rien ne sera plus comme avant. Le mal est fait maintenant. Ce que j’essaie de lui apprendre, c’est d’apprendre à vivre avec ça et de ne pas avoir la haine du policier. La haine, ça détruit. Je veux juste qu’il vive sa vie normalement, qu’il essaie d’avancer malgré tout cela". Flaure Diessé et son fils en sauront plus sur le montant de l'indemnité d’ici au mois de mai.

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