Strasbourg : la loi sur la vente des boissons alcoolisées à emporter pas toujours respectée

En raison de la crise sanitaire et la fermeture des bars, les ventes de boissons alcoolisées à emporter augmentent à Strasbourg. Nous avons constaté que certains commerçants ne respectent pas la loi. Soit parce qu'ils ne la connaissent pas, soit par choix, pour sauver leur établissement.  

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Pour pallier le manque à gagner dû à la crise sanitaire, certains commerçants strasbourgeois misent sur la vente de boissons alcoolisées à emporter. Quitte parfois à enfreindre la loi. 

Comme tous les jours depuis fin novembre, Thierry Guillorit nettoie son bar et prépare ses canettes et ses bouteilles de bières pour la vente à emporter. Le gérant de l'établissement, les frères Berthom, possède une autorisation préfectorale, obligatoire pour la vente de boissons alcoolisées à emporter, depuis plusieurs années.  La durée d'instruction est de deux mois à partir de la constitution du dossier complet. Tout type de commerce peut obtenir une autorisation" explique la préfecture

Le gérant n’avait jamais imaginé se servir de cette autorisation ainsi."Au début, c’était pour faire découvrir mes produits aux clients. Et depuis fin novembre avec la fermeture des bars j’ai décidé de faire de la vente à emporter pour garder le lien avec mes clients. Et puis je ne m’imaginais pas rester à la maison à ne rien faire. En décembre, je ne gagnais même pas 100 euros par jour mais avec l’arrivée du beau temps, ça devient intéressant économiquement parlant." Les ventes restent pourtant insuffisantes pour rentabiliser son établissement. 

Au cours de cette enquête, nous avons également rencontré des gérants au courant de la législation sans pour autant la respecter. Ils affirment que la survie de leur établissement dépend de cette vente et expliquent ne pas avoir le temps de demander une autorisation. En cas de contrôle, ils pourraient écoper d'une amende allant même jusqu'à une fermeture administrative en cas de récidive.

Pour faire de la vente, certains commerçants vont même jusqu'à faire une extension de leur établissement pour servir plus facilement les clients. L’un des employés concernés explique que la vente à emporter même moins chère que sur place "permet de s’en sortir et d’être rentable. En plus, presque un client sur deux nous remercie d’être ouvert." Le best-seller de cet établissement, ce sont les bières servies dans des gobelets en plastique sans couvercle, surtout en fin d’après-midi. Selon la préfecture, la vente d’alcool doit impérativement se faire dans des contenants fermés. L’établissement interrogé affirme ne pas être au courant.

Le respect de la loi a un coût comme le constate Thierry Guillorit qui a fait quelques investissements. Il achète des canettes vides à trente centimes l’unité "bien plus chère qu’un gobelet en plastique" pour ensuite les remplir de bière pression avant de les proposer à la vente. "Les gens me regardent bizarrement quand je leur dis que je ne vends pas de bières dans des verres en plastique. Je me suis déjà fait insulter à deux reprises car je ne servais pas dans des gobelets plastiques, ça fait mal de se faire traiter de connard juste pour ça, alors que je respecte la loi."

Peur des représailles

L’autre alcool phare des commerces est le vin chaud. Traditionnellement vendu durant le marché de Noël, les commerçants continuent d’en vendre cette année pour répondre à la demande. Mais "le vin chaud est considéré comme une boisson alcoolisée et est vendu à l'occasion de débits temporaires qui nécessitent une autorisation de la mairie" selon la loi. Thierry Guillorit a fait le choix dès le départ de ne pas vendre de vin chaud : "je voulais faire mon métier de barman et de proposer mes produits." Avec les dérives des autres, ce qu’il craint le plus, ce sont les représailles. "Nous, on respecte la loi mais j’ai peur d’être puni à cause de ceux qui ne la respecte pas."

Contactée, la ville de Strasbourg n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet. Elle affirme que la question sera mise sur la table d’ici quelques semaines. Pour le moment, la consommation d’alcool sur la voie publique est autorisée à Strasbourg, seule l’ivresse est interdite. Si la législation reste trop compliquée à appliquer et qu'il y a trop de monde sur les quais, la municipalité pourrait décider d’interdire la consommation d’alcool sur la voie publique, comme cela se fait déjà dans certaines villes.

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