Strasbourg : "Le GCO, c'est l'exemple de ce qu'il ne faut plus faire en France", les opposants toujours vent debout après un an de mise en service

ll est toujours là. Un an après l'ouverture de l'A355 de contournement Ouest de Strasbourg, le collectif GCO Non merci s'est rassemblé ce dimanche 18 décembre 2022. Il doute toujours de l'intérêt public majeur de cette autoroute.

Le 17 décembre 2021, la première voiture s'engageait sur un Grand contournement Ouest de Strasbourg flambant neuf après des années de négociations, de travaux et de contestations. Un an plus tard, presque jour pour jour, cette autoroute payante construite pour fluidifier le trafic strasbourgeois mobilise toujours le collectif GCO Non merci.

Dans le cadre d'une action nationale "18 milliards pour choisir nos mobilités, pas pour les projets routiers!" portée par La Déroute des Routes, une trentaine de personnes issues du collectif anti-GCO s'est rassemblée ce dimanche 18 décembre 2022 sur le rond-point 'accès à l'aire de service de l'A355 à Duttlenheim.

Selon un des organisateurs, Bruno Dalpra, "le GCO, c'est l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire, ou de ce qui ne faut plus faire en France, c'est-à-dire imposer une route contre toute logique environnementale".

Le compte n'y est pas

Bruno Dalpra ajoute : "Un an, après sa mise en service, on se rend compte que le gain qu'il était censé apporter sur l'amélioration de la circulation sur la traversée de Strasbourg est quasiment nul au regard de ces dernières semaines où il y a à nouveau des encombrements soirs et matins".

A l'heure où au moins 70 projets d'infrastructures autoroutières sont en cours en France, le collectif continue de remettre en cause l'intérêt public majeur de ce grand contournement : "Quand il y a un problème de saturation de trafic routier, la réponse des politiques, c'est de construire des nouvelles routes. Or, cela ne règle pas le problème. On voudrait que l'argent public orienté vers les projets routiers ou autoroutiers soit réorienté pour soutenir les mobilités actives comme le train, le transport en commun ou le vélo".

Nuisances sonores et fenêtres fermées 

A Duttlenheim et Duppigheim, les habitants ne s'attendaient pas à autant de nuisances sonores, notamment l'été où beaucoup ont dû dormir fenêtres fermées pour éviter d'être bercés par le bruit des camions.

"Quand les vents arrivent de l'est, tout le bruit est ramené vers chez nous", explique le maire de la commune, Alexandre Denisty, "On avait demandé au niveau de la commune un revêtement anti-bruit et le prolongement du mur anti-bruit le long de nos deux communes. Rien n'a été fait, même pas un rideau d'arbres".

"C'était un échec annoncé, aujourd'hui, c'est un échec visible "

Animateur du collectif GCO Non merci et ancien maire de Pfettisheim, Luc Huber ajoute : "Il y a à peu près moitié moins de voitures que prévu ce qu'on annonçait avec le collectif depuis 20 ans. C'est simple, les gens n'ont pas envie de se faire racketter par Vinci pour aller là où ils ne veulent pas aller".

Les poids-lourds sont au rendez-vous : "Il y en a même plus que prévu. Ce qui confirme ce que nous annoncions : le GCO c'est fait pour faire un couloir à camions en l'Alsace. Pour nous, c'était un échec annoncé, maintenant, c'est un échec visible!".

Loin de partager ce avis, le groupe Vinci est satisfait du bilan. Il affiche 7.000 poids lourds de moins sur la M35, deuxième autoroute la plus chère de France. Un titre qu'elle pourrait bien conserver : Vinci propose une hausse de 4.76% à compter du 1er février 2023. La décision sera prise fin janvier dans le cadre d'un arrêté interministériel.

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