En grève depuis le mardi 19 avril, les éboueurs de l'Eurométropole de Strasbourg reprendront le chemin du travail le jeudi 21 avril. Si les discussions prévues avec les élus de la ville n'aboutissent pas, ils envisagent un préavis de grève pour le lundi 25.
Les poubelles des Strasbourgeois seront de nouveau ramassées ce jeudi 21 avril. Le mouvement entamé par les chauffeurs et éboueurs de Strasbourg le mardi 19 avril devrait prendre fin après deux jours de grève. Cette action, organisée en dehors d'un syndicat, pourrait cependant prendre une forme plus officielle dès le lundi suivant, si les discussions avec les élus de la Ville n'aboutissent pas.
Un préavis de grève a été notifié à l'échelle nationale. Mais un préavis à l'échelle locale aurait du être déposé par les éboueurs strasbourgeois, ce qui n'a pas été le cas. Face à cette incertitude juridique, ils retourneront au travail après deux jours de mouvement.
Ils doivent s'entretenir avec les élus de la Ville le jeudi 21 avril "pour voir si on peut arranger les choses", explique Daniel Perrin, un des grévistes. Si les dialogues s'avèrent infructueux, les éboueurs n'excluent pas de reconduire le mouvement, de manière plus organisée, dès le lundi 25.
Si à l'issue de la réunion, il n'y a pas quelque chose de concret, on sera là lundi et on bloquera le site de la fédération
Daniel PerrinÉboueur en grève
"Si à l'issue de la réunion, il n'y a pas quelque chose de concret, on sera là lundi et on bloquera le site de la fédération. Trois organisations syndicales vont nous protéger par un nouveau préavis de grève", annonce l'éboueur depuis leur siège.
C'est depuis ce site, situé sur la Plaine des Bouchers, au sud de Strasbourg, qu'un piquet de grève a été érigé le 19 avril. Les éboueurs et chauffeurs dénoncent le gel du point d'indice et réclament une augmentation de leurs salaires, dans un contexte d'inflation : "Si on prend l'exemple de l'essence, nous commençons le travail tôt le matin. Il y a n'a pas de transports en commun, alors nous sommes obligés de prendre la voiture", détaille Daniel Perrin.
La perte du pouvoir d'achat inquiète donc les grévistes, mais également les conditions de travail : "On est là tous les jours, on était là pendant le Covid, on est là quand il neige... On voudrait qu'on nous écoute un peu, qu'on nous entende, et qu'on fasse des petites choses pour nous", poursuit l'éboueur.
La réunion entre éboueurs et élus doit se tenir le jeudi 21 avril, dans l'après-midi : "Nous en attendons des avancées pour les organisations syndicales, mais aussi pour le service public", a réagi Valentin Rabot, vice-président de l'Eurométropole en charge des relations humaines et du personnel.
Des revendications "légitimes" pour la direction
S'il dit "comprendre" la grève et la trouver "légitime", le vice-président indique que les revendications des éboueurs portent sur des mesures nationales : "Sur l'inflation et le point d'indice, cela ne dépend pas de nous. Nous verrons à l'issue du second tour ce que le ou la nouvelle président(e) fera."
Sur la question du pouvoir d'achat, Valentin Rabot rappelle que l'Eurométropole a délivré un chèque de 160 € à destination des 7.000 agents de la collectivité à la fin 2021 : "Nous avons fait des efforts l'an dernier et nous les accentuerons en 2022 et les années suivantes. Mais tout ça doit être encadré, discuté. On ne peut pas faire ça en 'one shot'."
D'ici-là, le vice-président appelle à ce que "tout le monde se mette autour de la table". Concernant les conséquences de la grève sur les poubelles non ramassées, il est encore trop tôt pour donner un chiffrage précis.
