Le ramassage des poubelles sera effectué normalement à Strasbourg, du moins pour l'instant. Une réunion de concertation a eu lieu lundi 2 mai au matin avec les représentants de l'Eurométropole. Reste à savoir si les propositions faites aux grévistes seront jugées satisfaisantes.
Quatre représentants des éboueurs, et quatre représentants de l'Eurométropole de Strasbourg se sont réunis le lundi 2 mai au matin pour tenter de trouver une issue au conflit qui les oppose.
Les éboueurs dénoncent une perte de leur pouvoir d'achat, et une dégradation des conditions de travail. Le 25 avril, ils avaient suspendu leur mouvement de grève afin de permettre la tenue de négociations, et l'Eurométropole s'était engagée à une rencontre sous dix jours.
"La réunion s'est poursuivie jusqu' à 13h", raconte l'un des porte-parole des éboueurs David Normand. Pour le pouvoir d'achat, ils proposent entre 40 et 50 euros de hausse des salaires". A ce propos, la direction avait fait remarquer lors de précédentes négociations qu'elle n'avait aucune prise sur l'inflation, ni sur une augmentation du point d'indice. Mais le dégel du point d'indice promis par le candidat Macron, désormais réélu président, pourrait être confirmé d'ici l'été.
L'autre revendication portait sur les conditions de travail : " Cela fait 20 ans que je suis dans le métier" dit David Normand "18 ans comme éboueur et 2 ans comme chauffeur. Et je peux vous dire que ça se dégrade de plus en plus. Ca construit de partout, donc il y a plus de ramassage, pour le même nombre d'effectifs".
En matière de conditions de travail, David Normand cite deux engagements de la direction : l'entretien des camions qui serait amélioré, et la fourniture de vêtements de pluie ainsi que des chaussures de sécurité plus résistants.
Vers la fin du préavis?
Malgré ces propositions, il est encore trop tôt pour confirmer la levée du préavis. "Nous allons maintenant en discuter avec les agents. Le temps que tout le monde soit au courant, et puisse se prononcer, ce ne sera pas avant une semaine" explique le porte-parole des éboueurs. D'ici-là, le préavis est donc toujours en cours, et la grève toujours possible.
Le préavis a été déposé par trois syndicats, FO, Sud et UNSA. "Mais ils sont là en simple soutien" précise David Normand. "Les revendications sont portées par la base, et c'est nous qui négocions directement, sans passer par les syndicats. D'ailleurs, on ne voulait pas des deux syndicats majoritaires (CGT et CFDT), on estime qu'ils ne nous représentent pas"
Valentin Rabot, vice-président de l'Eurométropole en charge des relations humaines et du personnel affirme que les négociations se passent dans d'excellentes conditions. "J'apprécie leur manière de dire. On peut ne pas être d'accord, mais le respect mutuel est essentiel. Je suis contre les bras de fer et les rapports de force qui font des combats perdants-perdants. Là, nous sommes dans un dialogue constructif."
Valentin Rabot ne s'étendra pas sur les propositions de l'Eurométropole. Pas avant que les agents du service en aient pris connaissance, précise-t-il. Mais il confirme les efforts sur le terrain du pouvoir d'achat, et une série de mesures sur les conditions de travail, avec un échéancier et étude de faisabilité.