Les bâtiments Maths-Info et celui du Patio sont à nouveau bloqués depuis ce lundi matin. Une nouvelle assemblée générale a réuni ce lundi une centaine d’ "étudiantes et étudiants en lutte" de l’université de Strasbourg.
C’est reparti pour un tour. Les "étudiantes et étudiants en lutte" de l’université de Strasbourg étaient une centaine à être présent(e)s en ce lundi matin pour voter un nouveau blocage; alors que certains cours et examens viennent de reprendre après les vacances de fin avril. Mais c’est surtout leur participation aux grandes manifestations de début mai qui a fait l’objet de discussions et de votes.
Des bâtiments bloqués
Les étudiantes et étudiants s’étaient levé(e)s tôt pour bloquer certains bâtiments du campus de l’Esplanade. Ils avaient également tenté le coup au Palais universitaire. Mais la sécurité de l’université, qui aurait reçu des consignes de déblocage rapide, y a immédiatement procédé au retrait des barricades après leur départ. Les lieux ont également été nettoyés rapidement : des poubelles y avaient été renversées, la sécurité et les étudiant(e)s s’en renvoyant la responsabilité.Les étudiantes et étudiants accusent de "violences" la sécurité de l'université : les pompiers ont dû se déplacer pour l’une des participantes au blocage, légèrement blessée à la tête. Au final, seuls les bâtiments Maths-Info et celui du Patio sont et demeurent bloqués. Pour ce dernier bâtiment, l’administration avait anticipé le blocage et délocalisé les examens, qui n’ont donc souffert d’aucun report ou annulation.
L’assemblée générale s’est ouverte par la lecture d’un manifeste rappelant l’attachement des étudiantes et étudiants à la parité et aux valeurs féministes, mais aussi à la prise en compte dans les meilleures conditions possibles des prises de parole venant de personnes souffrant d’un handicap.
Un peu de lecture
Un deuxième manifeste a ensuite été lu, faisant écho à celui publié à l’université de Strasbourg en 1966, De la misère en milieu étudiant. Il est parfois considéré comme ayant "donné naissance à Mai 68". Vous pouvez télécharger ce pamphlet pré-1968 en PDF, en intégralité. Une fois lu, ce manifeste a été voté comme étant la motion principale des "étudiantes et étudiants en lutte".
Quelques échanges ont eu lieu au sujet de la pertinence des blocages. Un étudiant en droit a notamment pris la parole pour contester les blocages, bien qu’il soit également opposé à la loi ORE (orientation et réussite des étudiants) : "à un moment donné, faut se rendre à l’évidence : ça s’essouffle!" Il préconise de changer de stratégie, et craint des affrontements entre étudiants si la situation perdure.
Poursuivre le blocage?
Un autre étudiant lui répond que le blocage est ce qui a permis de faire porter leur voix, jusqu’à réunir un millier d’étudiants lors de la manifestation de convergence du jeudi 19 avril : "s'il y a moins de monde, c'est à cause de la période de vacances." Il cite deux obstacles supplémentaires selon lui : "le calendrier universitaire" qui joue contre eux, et les "quatre interventions de CRS" qui ont empêché de fédérer plus d’étudiantes et étudiants.Une militante du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), axée sur la convergence des luttes, souligne que cette semaine est "décisive", rappelant qu’il est important de "maintenir la pression". Elle se félicite qu’un "noyau de militants et d’étudiants tienne bon", et espère au passage que les lycéennes et lycéens sauront se saisir de cette lutte afin de servir de relais eux aussi.
Un bilan des actions locales et nationales a été dressé, la situation des autres universités françaises étant abordée. Ont ensuite été discutées les actions à venir. Trois grandes actions sont prévues pour cette semaine :
- La manifestation du mardi 1er mai (place de l’Étoile-Bourse, 10 heures) sous le signe de la convergence des luttes.
- La manifestation du jeudi 3 mai des cheminot(e)s (place de la gare, 11 heures), décisive avant une nouvelle phase de négociations prévues le 7 mai à Paris.
- La "fête à Macron" du samedi 5 mai (place de la gare, 11h30) pour célébrer avec dérision la première année de mandat d’Emmanuel Macron.
Parmi les autres propositions figurait le blocage des bâtiments du campus d’Illkirch, où Michel Deneken – le président de l’université – aurait selon les étudiant(e)s transféré ses services administratifs. Était également proposée la banalisation des examens du 3 mai, afin de permettre aux étudiantes et étudiants souhaitant participer à la manifestation de ne pas voir leur absence être comptabilisée. Ces deux propositions ont été respectivement repoussée à plus tard et refusée. Prochaine assemblée générale prévue le jeudi 3 mai à 10 heures.