Bis répétita. Comme en 2017 la préfecture accorde l'ouverture des magasins strasbourgeois le 14 janvier, premier dimanche des soldes. Et comme en 2017, la réaction de la CGT, de la CFTC et de FO est immédiate : les syndicats déposent un recours en annulation contre l’arrêté préfectoral.
Y aura des soldes ce dimanche 14 janvier à Strasbourg? Pas sûr. C'est en tout cas le souhait des Vitrines de Strasbourg qui veulent notamment compenser la perte de chiffre d'affaires de décembre liée à l'hypersécurisation du centre-ville de Strasbourg. Le préfet du Bas-Rhin Jean-Luc Marx, vient d'autoriser cette ouverture, comme son prédécesseur, provoquant ainsi la colère de la CGT, de la CFTC et de FO. Les syndicats comptent faire valoir le jugement rendu en 2017 par le tribunal administratif qui avait estimé que le préfet Stéphane Fratacci avait commis une erreur de droit. Jacky Wagner, secrétaire général de la CGT 67 revient sur ce recours déposé lundi soir.
Pourquoi ce recours contre l'arrêté préfectoral?
"Tout d'abord, il n'existe pas de chiffres permettant de prouver la perte de chiffre d'affaires", explique Jacky Wagner. Pour la CFTC, la CGT et FO qui n’ont pas obtenu de chiffrage concret, aucune baisse de chiffre d’affaires ne peut être invoquée, la fréquentation ayant été en hausse pendant le mois de décembre. "Et puis nous ne pouvons pas admettre que l'association des Vitrines de Strasbourg, à l'origine du marché de Noël, soit aussi celle qui se plaint du manque à gagner durant cette période.""Enfin, le porte monnaie des gens n'est pas extensible. Les commerces ont ouverts leurs portes les trois derniers dimanches avant Noël, c'est suffisant. Avec les ventes privées qui démarrent juste après Noël, les gens ne vont pas attendre dimanche pour faire leurs achats."
Que craignez-vous avec cette ouverture?
"Le temps familial perdu le dimanche n’est jamais rattrapé par un repos compensateur. Nous allons vers une banalisation du travail dominical qui est déjà transgressé dans de nombreux cas." Le préfet doit avoir une raison pour autoriser cette ouverture, il faut qu'il y ait "une nécessité pour satisfaire les besoins de la population" et là ce n'est pas le cas.
C'est le point sur lequel le tribunal administratif s'était appuyé, l'an passé, pour désavouer le préfet et donner raison aux syndicats. Les Vitrines de Strasbourg s'appuient également sur l'ouverture des boutiques de Mulhouse, Colmar et Sélestat le dimanche 31 décembre pour demander ce jour d'ouverture en plus. "Pour nous, le seul vrai but de cette ouverture est d'autoriser plus globalement l'ouverture des magasins le dimanche".
Et maintenant?
"Nous déposons un recours avec la CFTC et FO et rappelons également que le tribunal administratif en date du 14 juin 2017 a annulé l’arrêté que le préfet avait pris en décembre 2016". Les syndicats se réservent, aussi, le droit d'effectuer une opération escargot, ce dimanche 14 janvier. La CGT rappelle qu'elle déposera un autre recours contre les enseignes de plus de 400 m2 qui ouvrent en toute illégalité tous les dimanches.Communiqué des syndicats sur l'ouverture des commerces le 14 Janv 2018 by Aymeric Robert on Scribd