Lors de la première vague de l’épidémie de covid, une réserve sanitaire de près de 300 étudiants en médecine a été créée à Strasbourg pour aider les personnels soignants. Aujourd'hui, la campagne de vaccination les mobilise à nouveau, mais le doyen de la faculté veut les préserver.
L'initiative est née à Strasbourg pendant la première vague de l’épidémie de covid. Au vu de la situation très difficile que vivait la région en mars 2020, une réserve sanitaire de 200 à 300 étudiants a été constituée. Objectif : soutenir les personnels médicaux et soignants, débordés par l’arrivée massive de malades aux urgences, en réanimation et dans les services covid.
A l’occasion de l’accélération de la campagne de vaccination en Alsace, le premier vaccinodrome doit ouvrir en juin à Strasbourg, cette réserve est réactivée par ses fondateurs, les représentants élus des étudiants et les référents pédagogiques de la faculté de médecine.
Une nouvelle fois les étudiants ont répondu nombreux à l'appel : "Nous avons eu 200 volontaires inscrits en trois jours. Nos étudiants sont généreux et solidaires" dit Jean Sibilia, professeur aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg et doyen de la faculté de médecine. "Une formation a été mise en place pour leur apprendre les bons gestes, car dans les mois à venir, on va vacciner massivement. Cette formation pourrait même être reprise dans d'autres régions."
Mais le doyen de la faculté de médecine veut aussi que ces étudiants ne s'épuisent pas. "Ils ont entre vingt et trente ans et ne connaissent pas tous leurs limites. Ils ont des études à mener, ils ont déjà été éprouvés par leur première contribution dans les hôpitaux et services de santé qui ont accueillis des malades du covid. " Il veut que tous soient bien informés sur les risques qu'ils courent et formés à se protéger.
Il faut les payer pour leur travail de soignant
Les premières et dernières années ne participent pas à cette réserve estudiantine, étant dans des situations stratégiques de leur cursus, mais ceux des premier et deuxième cycles et les internes sont sur le pont depuis plus d'un an. D'ailleurs, le professeur insiste pour rappeler que ces interventions ne doivent pas se substituer à leurs stages et formations et qu'ils doivent être payés correctement pour ce travail, dans lequel ils s'engagent corps et âmes. "Il ne faut pas oublier que les jobs d'étudiants ont presque tous disparu avec la crise sanitaire et que pendant la première vague, beaucoup ont travaillé pour rien ou pas grand-chose. Aujourd'hui, l'idée de leur rémunération est acquise, leur engagement doit aussi leur permettre de se faire un petit pécule."
L'ARS est régulièrement informée de leurs actions, "mais toute l'organisation part du terrain" précise Jean Sibilia "et les HUS sont très contents de ce précieux soutien." Reste aux étudiants, qui sont tous volontaires mais soumis à une grosse pression, de trouver le juste milieu dans leur action : aider les soignants et infirmiers, qui grâce à eux peuvent souffler un soir ou un week-end, sans oublier de consacrer le temps nécessaire à leurs études, et à leur propre santé. Histoire de ne pas sortir de la crise sanitaire en burn out.