Le maire socialiste de Strasbourg n'a visiblement pas du tout apprécié la passe d’armes entre Mathieu Cahn et Philippe Bies d’un côté et Paul Meyer de l’autre à propos de leurs visions divergentes de l'avenir du commerce au centre-ville.
Roland Ries est agacé par l’attitude de certains des adjoints de la municipalité et l'a fait savoir dimanche en publiant un communiqué. "Des composantes de la majorité municipale ont débattu publiquement, par voie de presse, en s’attaquant mutuellement sur des sujets certes significatifs, mais qui ne justifient en aucun cas une quelconque agressivité", écrit-il.
"En qualité de Maire, chef de la majorité, j’exige dorénavant le respect scrupuleux de la charte qui a été signée par chaque composante de la majorité, et suis décidé à sanctionner avec vigueur les membres de la majorité, et plus encore les membres de l’exécutif, qui s’écarteraient de la règle qui a été définie en commun."
En cause la polémique opposant Mathieu Cahn et Philippe Bies (PS), respectivement adjoint en charge de l'animation et du logement à leur collègue Paul Meyer (Coopérative sociale, écologique et citoyenne), en charge du commerce et du numérique. Tout a commencé quand ce dernier a évoqué sa volonté "que 50 % des produits vendus (dans les commerces du centre-ville) soient locaux, d’appellation d’origine protégée ou contrôlée" et "qu’un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité" soit adopté par la ville (information de nos confrères de 20 minutes Strasbourg).
Cette stratégie n'est pas du tout du goût de Mathieu Cahn et de Philippe Bies. Ils ont co-signé une tribune qui dénonce cet axe de développement. "Si nous devons éviter la fuite des commerces en périphérie et en même temps les diversifier au centre, il faut agir de manière cohérente, développer une véritable stratégie offensive qui prend aussi en compte la croissance accélérée du commerce en ligne, un sujet peu abordé et qui est pourtant aujourd’hui central pour appréhender plus globalement le développement de notre ville. Cette stratégie ne saurait se construire à coups de com’, de benchmarking sur google suivi d’annonces plus ou moins farfelues et toujours sans lendemain, au risque de proposer des mesures éloignées des valeurs que nous portons" écrivent-ils.
"La Coopérative sociale, écologique et citoyenne" a du coup réagi à son tour. Dans un communiqué, le groupe demande aux deux adjoints de s'excuser et au parti socialiste de "prendre leur distance par rapport à de telles pratiques".