Adepte de l'humour publicitaire pour ses pressings, Thierry Strauss avait attiré l'attention de l'ambassade du Panama en raison de l'un des jeux de mots utilisé dans l'un de ses slogans. Après un déjeuner à Paris, il a décidé de modifier sa plaisanterie mais assure avoir gagné au change.
"Ton commerce, en bien ou en mal, il faut qu'on en parle." De son père pharmacien, Thierry Strauss a retenu ce conseil et s'efforce depuis 35 ans de l'appliquer. Ce gérant de cinq pressings à Strasbourg s'est fait connaître par ses publicités humoristiques. Mais l'une d'entre elles, qui fait référence aux paradis fiscaux, n'a pas été au goût des ressortissants Panaméens. Après avoir été invité à déjeuner par leur ambassade ce mercredi, il a finalement décidé de la modifier.
Posté sur Facebook, le trait d'esprit - "Nous ne sommes pas au Panama mais nous blanchissons aussi" -, est remonté auprès du personnel consulaire. Dans un courrier daté du 7 mars, l'institution l'accuse de "porter gravement et directement atteinte, sans équivoque, aux droits, à l'image, à l'honneur et à la considération de l'état du Panama".
L'Alsacien affirme toutefois avoir été reçu "avec le sourire" et même être reparti avec une bouteille de rhum - 7 ans d'âge - offerte par ses hôtes. Il a tout de même décidé de modifier son visuel. L'esprit devrait rester le même, mais la mention au Panama disparaîtra. Thierry Strauss y a déjà réfléchi : "La publicité sera certainement : "Nous ne sommes pas aux îles... Mais nous blanchissons ici aussi".
Le patron de pressing reconnaît que la réaction panaméenne lui a apporté un coup de projecteur inattendu, d'autant que son affiche date déjà de mai 2016. "Je remercie M. l'Ambassadeur de m'avoir fait tellement de publicité, sourit-il. Il était content pour moi, d'ailleurs."
Après un ultime poisson d'avril, où il faisait croire à son arrestation "suite au scandale publicitaire", Thierry Strauss devrait donc tourner la page sud-américaine. Pour son prochain jeu de mots, il lorgne désormais vers la Russie et la coupe du monde de football mais promet quelque de "beaucoup plus light et pas du tout provoc'". "Après le rhum, maintenant, j'aimerais bien de la vodka de chez Poutine", plaisante-t-il.