À Strasbourg (Bas-Rhin), une partie du quartier Wacken s'est réveillée barricadée, presque en état de siège. La cause de ce gros dispositif de sécurité : une réunion des 27 ministres de l'Éducation de l'Union européenne, ce jeudi 27 janvier au palais des congrès.
Vous vivez ou travaillez dans le quartier du Wacken à Strasbourg (Bas-Rhin) ? Peut-être que ce jeudi 27 janvier 2022, votre trajet a été inopinément interrompu par une barrière anti-émeute, un fourgon de CRS, ou encore les forces de l'ordre qui vous ont intimé de passer ailleurs.
Tout ce barnum est dû à "une réunion informelle des ministres de l'Éducation de l'Union européenne", explique la préfecture à France 3 Alsace. Pour compléter, la police indique qu'"avec la présidence française de l'Union européenne, ça en fait un évènement exceptionnel. D'où ce dispositif exceptionnel. La réserve de maintien de l'ordre a été déployée."
Exceptionnel est le mot : on ne se souvient pas d'un tel dispositif pour la visite européenne du président Emmanuel Macron, une semaine plus tôt, ou même à l'occasion de plusieurs manifestations de Gilets jaunes. En fait, c'est le choix du lieu qui nécessite un tel déploiement policier : l'évènement n'a pas lieu au Parlement européen, mais au palais des congrès (visible sur la carte ci-dessous).
Un bâtiment qui ne dispose d'aucune enceinte fermée, ouvert sur plusieurs accès, et dont des façades entières sont constituées de baies vitrées. Pas le lieu le plus sécurisé, et donc sécurisable du monde. D'où ce dispositif.
Automobilistes, cyclistes, et même les personnes à pied : il était impossible d'emprunter certains axes sans se faire refouler par les forces de l'ordre. À savoir les avenues Schutzenberger et Herrenschmidt, bordant le palais des congrès, ainsi que les deux voies parallèles de la place de Bordeaux qui y débouchent.
Même la très tranquille et piétonne allée des Soupirs s'est retrouvée barricadée. Et place de Bordeaux, le parking a été totalement vidé. Dès le mercredi soir, des policiers y relevaient les plaques d'immatriculation des véhicules demeurés sur place malgré l'installation de panneaux temporaires de stationnement interdit.
Le personnel de France 3 Alsace, dont le siège se trouve place de Bordeaux, a été prié poliment (mais fermement) de bien vouloir passer par l'entrée de service, située rue Lauth (voir le tweet ci-dessous).
Ce bouclage partiel du quartier a entraîné d'importants bouchons sur la rue Jacques Kablé (où des travaux ralentissaient déjà le trafic), et sur le boulevard de Dresde. Sans qu'aucune personne passant par là, semble-t-il, n'a été mise au courant au préalable. La préfecture a indiqué que "tout avait été piloté depuis Paris".
"On est en période de contestation et tout est sujet à manifestation", commente la police. En effet, le monde enseignant - notamment - manifeste ce jeudi 27 janvier pour demander à être mieux rémunéré. La police anticipe aussi que "des personnes venues de toute l'Europe viennent manifester pour dénoncer les problèmes d'éducation dans leurs pays respectifs".
L'ouverture du lycée Kléber n'a pas été impactée. D'après la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), les tramways des lignes B et E ont roulé et desservi les stations Lycée Kléber et Wacken comme à l'accoutumée.
Le bouclage des environs du palais des congrès subsistera "jusqu'à la fin de l'après-midi", a indiqué la police.