L'acte 24 des gilets jaunes s'est déroulé ce samedi 27 avril à Strasbourg. Plusieurs milliers de manifestants étaient présents dans la capitale européenne. Des épisodes de tension sont survenus tout au long de la marche du cortège. 42 personnes ont été interpellées et sept blessées.
Deux jours après les annonces d'Emmanuel Macron, perçues par beaucoup d'entre eux comme du "blabla" sans impact sur leur quotidien, les "gilets jaunes" sont à nouveau descendus dans la rue ce samedi 27 avril, un test de leur mobilisation. Après Toulouse pour l'acte 23 du mouvement, les regards se sont tournés vers Strasbourg, où un appel a été lancé pour une manifestation "nationale et internationale".
Ce qu'il faut retenir de la journée
Arrivés de Lorraine, d'Auvergne Rhône-Alpes, des Vosges, d'Allemagne où de Belgique, les gilets jaunes se sont tous donnés rendez-vous place de l'Etoile à Strasbourg pour entamer leur 24e manifestation de protestation. Le cortège, composé d'au moins 2.000 manifestants, s'est mis en branle vers 14h avec l'objectif d'atteindre le Parlement européen. La tension est très vite montée. Des échanges de tirs de fusées, de projectiles et de grenades lacrymogènes ont eu lieu à travers la ville à plusieurs reprises : place de Bordeaux, allée de la Robertsau, dans les quartier de l'Esplanade et de la Krutenau.La préfecture du Bas-Rhin et de la région Grand Est dénombre sept blessés légers - trois policiers, trois manifestants et une riveraine - qui ont été pris en charge par le service départemental d’incendie et de secours. Du mobilier urbain a été détériorés et les forces de l'ordre ont procédé à 42 interpellations au cours de l'après-midi. Ils étaient encore près de 400 en début de soirée dans les rues de la capitale alsacienne. Les gilets jaunes n'ont jamais réussi à s'approcher du quartier européen, complétement verrouillé par les CRS et la police.
19h40: fin de la manifestation, 42 interpellations, sept blessés
La préfecture annonce dans un dernier communiqué que la manifestation est terminée. 42 personnes ont été interpellées et sept ont été légèrement blessées - trois policiers, trois manifestants et une riveraine - qui ont été pris en charge par le service départemental d’incendie et de secours. "Parmi eux, trois avaient été incommodés par des gaz lacrymogènes et deux ont été transportés à l’hôpital". Un véhicule a été incendié, des éléments du mobilier urbain détériorés et brûlés et du matériel de chantier a été volé.18h40: derniers affrontements place Kléber
Les manifestants encore présents ont tenté de forcer l'accès à la place Kléber quadrillé par les forces de l'odre mais sans y parvenir.18h30: 26 interpellations
Dans un nouveau communiqué, la préfecture annonce que le nombre d'interpellations est passé à 26. "Des confrontations avec les forces de l’ordre ont eu lieu allée de la Roberstau, boulevard d’Anvers et à proximité du campus de l’Université de Strasbourg. Des tirs de lacrymogène et des manœuvres de dispersion ont été nécessaires pour mettre fin à ces confrontations. De nombreuses dégradations ont été constatées (éléments du mobilier urbain détériorés et brûlés, vol de matériel de chantier, etc.). On dénombre un blessé parmi les manifestants et un blessé parmi les forces de l’ordre. Ils ont été pris en charge par les services de secours. À 18h, les manifestants ne sont plus qu’au nombre de 400. Nos journalistes présents sur place ont, eux, comptabilisé deux blessés chez les manifestants.
18h00: ça chauffe à la Krutenau
De nouveaux tirs de lacrymogènes et de LBD auraient été effectués place de Zurich dans le quartier de la Krutenau, selon nos confrères des DNA.
#Acte24 des gilets jaunes à #Strasbourg.
— Préfet de la région Grand-Est et du Bas-Rhin (@Prefet67) 27 avril 2019
⚠️ Les manifestants sont responsables des dégradations qu'ils causent. pic.twitter.com/l8lH8x7RpJ
17h20: cinq personnes interpellées
La préfecture annonce que cinq interpellations ont eu lieu et déplore la détérioration d'éléments du mobilier urbain et le vol de matériel de chantier. Ce faisant, les gilets jaunes ont atteint la place de l'Étoile.
17h00: les manifestants atteignent Rivétoiles
Le cortège des Gilets jaunes atteint le secteur Rivétoiles. Il longe l'ancienne manufacture d'armes et le cinéma UGC, en direction de la place de l'Étoile.
16h35: le campus universitaire rallié par les manifestants
D'après une habitante présente sur place, les Gilets jaunes ont atteint le campus de l'Esplanade et débordent sur la rue de Rome. Notre journaliste sur place signale qu'une personne a été blessée. La rue de Palerme est cadenassée par les CRS. Certains gilets jaunes auraient l'intention de rallier la place de la Bourse et de l'Étoile, d'où ils étaient partis à 13h00. Une partie du cortège demeure au sein du campus, une autre marche vers l'arrêt de tramway Winston Churchill, à proximité de Rivétoiles.
16h20: des poubelles incendiées
Des poubelles ont été projetées sur la chaussée et incendiées dans le quartier de l'Orangerie. Les forces de l'ordre écartent immédiatement les obstacles solides placés sur les voies de circulation par certains manifestants.
Au boulevard Leblois, les gendarmes mobiles ordonnent aux manifestants de se disperser. Selon nos journalistes sur place, le cortège a éclaté depuis les tensions survenues place de Bordeaux. Plusieurs groupes sont séparés dans le quartier Robertsau. Un jeu du chat et de la souris a lieu entre les policiers et les manifestants, fait d'avancées et de reculs.
16h10: trois interpellations
La préfecture annonce dans un communiqué que trois personnes ont été interpellées. "Le cortège de près de 2 000 manifestants, réuni place de l’Étoile, s’est mis en route vers le centre-ville de Strasbourg vers 14h. Il provoque une gêne sérieuse à la circulation. Place de Bordeaux, des individus cagoulés ont tenté de pénétrer en force dans une zone interdite à la manifestation en se confrontant aux forces de l’ordre et ont dégradé le mobilier urbain. Des tirs de lacrymogène et une manœuvre de dispersion ont été nécessaires. Trois personnes ont été interpellées." La préfecture précise que le centre opérationnel départemental (COD) a été activé.
16h00: nouvelles tensions allée de la Robertsau
Des tirs de grenades lacrymogènes ont été effectués allée de la Robertsau en riposte à des tirs de fusées. Les gilets jaunes sont refoulés boulevard Tauler. Une heure plus tôt, la tension était montée d'un cran quand les forces de l'ordre ont répliqué à des jets de projectiles - pavés ou bouteilles - par de nombreux tirs de grenades lacrymogènes, avant un retour rapide au calme place de Bordeaux. Les gendarmes, après plusieurs sommations, ont empêché le cortège bloqué sur cette zone, de rejoindre le Parlement européen, situé à un peu plus d'un kilomètre.
15h30: le calme revient Place de Bordeaux
Les fourgons comblent l'espace laissé par les gilets jaunes ayant reflué. La place se vide, la fumée de lacrymogène se dissipe. Sur le côté, des gendarmes mobiles fouillent des manifestants. Les gilets jaunes repartent par le boulevard Ohmacht. Les fourgons ont évacué la place d'un coup. Certaines vitres de l'arrêt de tramway Lycée Kléber ont été brisées, mais le tramway circule à nouveau. Il y aurait plusieurs blessés. Des manifestants ont lancé projectiles et fusées, et les CRS ont utilisé des lacrymogènes.15h15: un blessé et des échanges de tirs
Un homme a été blessé au front, place de Bordeaux, et des échanges de tirs ont été constatés par des journalistes de France 3 AlsacePeu après, une colonne de gendarmes mobiles stationnée devant l'auditorium de la place de Bordeaux se dirige vers le rassemblement près de l'hôtel. Des cris sont entendus, étouffés par les sommations de la gendarmerie pour faire reculer les manifestants. Plusieurs groupes de gilets jaunes refluent vers l'autre extrémité de la place, loin de l'hôtel Mercure. Sur le côté, certains appliquent du liquide physiologique dans les yeux à cause des fumées de lacrymogène qui ont envahi la place de Bordeaux.
15h00: les gilets jaunes bloqués place de Bordeaux
Les gilets jaunes arrivent en masse du boulevard Ohmacht. Les fourgons de police ont bloqué l’entrée de la rue Lauth, qui peut donner accès au quartier des institutions européennes. Des tirs de grenade lacrymogènes ont lieu place de Bordeaux, devant l’hôtel Mercure. Des détonations sont entendues.
14h45: 1,5 km de cortège
Le cortège s'étend sur 1,5 kilomètres et rassemble environ 2.000 gilets jaunes, annonce la préfecture.
14h30: des commerces barricadés, du gaz lacrymogène utilisé
Plusieurs boutiques du centre-ville de Strasbourg ont été barricadées, certaines depuis vendredi, par crainte des casseurs. Du gaz lacrymogène a été utilisé selon notre équipe, qui signale de gros nuages de fumée et une forte odeur qui prend à la gorge. Le cortège poursuit son chemin allée de la Robertsau.
14h15 : sur les quais
La manifestation passe par les quais en direction de la place de l'Université. Un certain nombre d'individus sont cagoulés.
14h00: une militante anti-GCO engagée
Germaine Schell, 90 ans et célèbre militante anti-GCO, est dans le cortège. Elle propose aux CRS de rejoindre les gilets jaunes.
13h50: le cortège s'est élancé
Le cortège s'est élancé rue de la Première Armée.
13h45: une chanson pour Emmanuel Macron et un hélicoptère dans le ciel
Des gilets jaunes ont entonné une chanson à l'intention du président de la République, avec comme refrain : "Emmanuel Macron, on vient te chercher chez toi". Nos journalistes sur le terrain indiquent que l’hélicoptère de la gendarmerie tourne déjà.
13h30: prises de parole
Une prise de parole de gilets jaunes de différentes régions et de pays frontaliers, a lieu avant le départ de la manifestation. Ils demandent toujours la démission d'Emmanuel Macron. Des manifestants brandissent aussi une banderole "Hollande + Bayrou = Macron" ou une caricature de "Macron Picsou" tandis qu'une dizaine de fourgon de la police protégeaient les bâtiments municipaux voisins.
13h: un millier de manifestants place de l'Etoile
Environ un millier de manifestants venus d'un peu partout (Lorraine, Rhône-Alpes, Vosges, Allemagne) se sont rassemblés à 13h place de l'Etoile. Les gilets jaunes ont ensuite l'intention de converger vers le Parlement européen, sans que le parcours soit connu. Des unités de police qui ne s'occupent pas en général du maintien de l'ordre ont été réquisitionnées. Un hélicoptère de la gendarmerie est également mobilisé pour survoler la ville toute l'après-midi. En prévision de la manifestation, certains commerces du centre-ville se sont barricadés dès vendredi par crainte des casseurs.La CTS, compagnie des transports strasbourgeois, a annoncé que le trafic serait perturbé tout au long de la journée.
⚠️ SAMEDI 27/04/19 : PERTURBATIONS DU RÉSEAU BUS ET TRAM À PRÉVOIR.
— CTS_Infos trafic (@CTS_Infostrafic) 27 avril 2019
En raison de différentes manifestations, la circulation de l'ensemble des lignes de #TRAM + #BUS subira des perturbations tout au long de la journée (horaires non connus) .
La préfecture du Bas-Rhin avait rappelé vendredi que "cette manifestation n'a pas été déclarée auprès de l'autorité préfectorale contrairement aux exigences légales en vigueur. Compte tenu des risques de troubles à l'ordre et à la tranquillité publique, toute manifestation est interdite le samedi 27 avril sur une partie de l'ellipse insulaire, le parvis de la gare, ainsi que les abords des institutions européennes par arrêté préfectoral".
Le reportage de France 3 Alsace