Victime d'une usurpation d'identité par un homonyme à Marseille, le Strasbourgeois Ismaël Fofana a enfin eu gain de cause auprès de la justice après quatre ans de galère, durant lesquels le jeune homme n'a pas trouvé de travail. A 32 ans, il espère pouvoir se reconstruire et retrouver un poste.
La décision finale sera rendue par le Tribunal de grande instance de Marseille, la juridiction où l'usurpation d'identité a eu lieu, mais Ismaël Fofana peut souffler. Après vérifications de ses empreintes, l'enquête a confirmé que le Strasbourgeois de 32 ans ne correspondait pas à ceux de son homonyme marseillais. Il devrait donc être définitivement blanchi.
L'affaire remonte au 16 septembre 2014. Ce jour-là, Ismaël Fofana écope, à son insu, de six mois de prison avec sursis par le Tribunal de grande instance (TGI) de Marseille pour "détention et usage de faux documents". Il est victime en réalité d'un homonyme qui, contrôlé par la police, se fait passer pour lui. Son casier judiciaire n'est plus vierge. Les conséquences seront lourdes pour le Strasbourgeois. "J'ai perdu mon travail et impossible d'en retrouver. J'ai eu plusieurs propositions et puis les patrons se rétractaient. Je ne comprenais pas pourquoi jusqu'à ce que je ne reçoive une amende de 90 euros de la part de la justice, en 2016. J'ai alors remonté la piste...", explique l'homme, alors désemparé.
"Je n'ai jamais mis les pieds à Marseille"
S'il insiste sur le fait qu'il n'a jamais "mis les pieds à Marseille", la lettre qu'il a reçue ce lundi 1er octobre de la part du procureur de la République de Strasbourg confirme donc, après quatre ans, qu'Ismaël Fofana n'a rien à voir avec son homonyme phocéen."J'ai beaucoup souffert, moralement et matériellement, mais je suis soulagé. Même si je reste inquiet parce que je veux vraiment retrouver du travail", commente l'intéressé qui a par exemple été éconduit en septembre du poste de gestionnaire qu'il occupait le depuis le mois de juin, dans un collège de l'agglomération strasbourgeoise.
"Je trouve tout cela absurde et humiliant", confie Ismaël Fofana. Son ancien employeur, à savoir l'Education nationale, avait formulé la promesse de le réembaucher s'il était blanchi. Affaire à suivre donc.
Voici le reportage tourné par France 3 Alsace, le 28 août dernier, dans lequel Ismaël Fofana présente tous les documents concernant cette affaire.