Une jauge à 5.000 participantes, une marche de cinq kilomètres, la covid a bousculé le 10e anniversaire de la Strasbourgeoise. Mais pas entamé l'enthousiasme de cette vague rose déterminée plus que jamais à lutter contre le cancer du sein.
Près de 5.000 marcheuses en rose dans les rues de la capitale européenne ce dimanche 4 octobre. La Strasbourgeoise a bien eu lieu, malgré la Covid. Il a fallu procéder à des aménagements bien sûr. Une jauge à 5.000, loin des 12.000 participantes habituelles, des départs échelonnés et pas de course à pied mais uniquement une marche de cinq kilomètres. "L'important ce n'est pas la jauge, ne cesse de marteler le responsable des sports de la ville de Strasbourg, Claude Schneider, ce qui est important c'est la mobilisation, il fallait que notre manifestation soit covid compatible, c'est important que ça ait lieu car l'enjeu c'est le cancer du sein".
En effet, avec le confinement, les femmes ont différé les mammographies, un report qui peut s'avérer dangereux. Alors la Strasbourgeoise et octobre rose, c'est l'occasion de rappeler l'importance du dépistage. C'est pour cela qu'elles étaient 5.000 ce matin dans les rues de Strasbourg. Avec toujours une bonne raison d'être là. "On est là tous les ans avec la famille, et les amis, c'est pour la cause, c'est important de faire de la prévention, de faire comprendre qu'il faut se faire dépister", explique cette marcheuse masquée sur la ligne de départ. "On revient chaque année, ça n'arrive pas qu'aux autres donc il faut soutenir toutes ces femmes", ajoute cette participante perruquée. Des hommes aussi se sont glissés dans les inscrits. "Si je suis là c'est pour toutes les femmes qui se battent tous les jours, on est là pour les soutenir, ça pourrait être ma copine, ma mère donc c'est important d'être là", explique celui-ci tout sourire derrière son masque.
Importance du dépistage
Pour cette dixième édition, la marraine, c'est Isabelle kremser. Elle a lutté conter le cancer du sein il y a cinq ans, diagnostiqué la semaine de ses 40 ans. Chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie, la maman de deux jeunes filles a tout affronté et voudrait profiter de cette marche pour marteler les trois choses qu'elle veut mettre en avant : l'importance du dépistage et de l'auto palpation, le soutien à la recherche médicale (400.000 euros ont pu être versée à la recherche contre le cancer du sein en 10 ans, NDLR) et surtout un message d'espoir. "J'espère vraiment faire passer toute cette énergie que mon corps a retrouvée, et cette positivité et tout le courage dont les femmes malades vont avoir besoin parce qu'il y a des moment où on flanche et c'est normal, on ne peut pas être forte tout le temps," explique Isabelle la courageuse.L'aventure de la Strasbourgeoise commence donc en 2010. La première édition a rassemblé 500 participantes et se déroulait en nocturne un vendredi soir d'octobre. Et puis le rose s'est répandu comme une traînée de poudre et en 2015, elles étaient 22.000 prêtes à en découdre avec le cancer du sein. Mais suite à l'attentat de Nice en juillet 2016, la jauge est désormais limitée à 15.000 et la course se fait en journée le dimanche matin. Nous sommes revenus en image sur ces 10 années de Strasbourgeoise.
Une femme sur 8 risque de développer un cancer du sein aujourd'hui en France.