Huit mois après la disparition de Sophie Le Tan à Schiltigheim, la police judiciaire a pris la décision de suspendre les recherches sur le terrain pour retrouver l’étudiante. Une décision qui suscite la colère et l’incompréhension de ses proches.
"L’impression que l’on a, c’est que les enquêteurs se satisfont des éléments accablants qu’ils ont recueillis et que dorénavant, l’objectif de retrouver Sophie n’est plus une priorité. Ça nous attriste profondément".
"Nous, on veut retrouver Sophie"
De leur côté, les enquêteurs expliquent avoir vérifié toutes les zones boisées, les points d’eau, les lieux urbains, qui se justifiaient par la découverte de certains éléments. "Les opérations ont été effectuées mais elles n’ont, malheureusement, rien donné" confirme une source policière, avant d’ajouter : "on comprend que pour la famille se soit dur à entendre, mais on ne peut pas fouiller toute l’Alsace et au-delà. C’est matériellement impossible". Est-ce un arrêt définitif ? "Non" affirme encore cette même source. "Si demain il y a de nouveaux éléments, on reprendra. Pour nous, tout continu".
En attendant, les proches de la jeune femme n’entendent pas baisser les bras. Certes, les espoirs de la retrouver s’amenuisent; "parfois les parents y croient encore, parfois ils se font une raison, ils fonctionnent par phases" confie Laurent Tran Van Mang. Cependant, ils veulent continuer d’occuper le terrain. Maintenir les recherches, coûte que coûte, avec les moyens du bord et les bonnes volontés. "On va continuer les recherches hebdomadaires et les battues citoyennes, notamment autour de Strasbourg. Si la police décide d’arrêter, nous pas. Au fil du temps, certains bénévoles lèveront forcément le pied, mais pour l’instant, ça nous tient, ça tient la famille" conclut-il.
Une famille toujours plongée dans le désespoir, toujours dans l’attente de savoir ce qui est arrivé à Sophie Le Tan. Il y a une semaine, de nouvelles analyses versées au dossier ont révélé la présence du sang de l'étudiante sur les chaussures de Jean-Marc Reiser. Des traces ADN de la jeune femme ont également été retrouvées sur le revêtement du sol de l'appartement du suspect. Le 28 mars 2019, une expertise avait, elle, révélé la présence de son ADN sur le manche d'une scie retrouvée dans la cave de Reiser.
Compte-tenu de ses éléments, l’instruction pourrait se clôturer "rapidement" confirme Gérard Welzer, l’avocat de la famille Le Tan. Le procès pourrait se tenir en 2020.