À l'approche du marché de Noël, le souvenir de l'attentat de Strasbourg refait surface. Le 11 décembre 2018, Cherif Chekatt semait la terreur faisant cinq morts et dix blessés. Parmi ces derniers, la rescapée Martine Wintenberger témoigne.
Presque un an après l'attentat de Strasbourg, qui a fait cinq morts et dix blessés, Martine Wintenberger est tiraillée entre bonheur et culpabilité face à la vie qui lui a offert une deuxième chance. Alors qu'elle se promène rue des Orfèvres vers 20 heures, le 11 décembre 2018, elle entend les premiers coups de fusil tirés par le terroriste Cherif Chekatt.
"Un ange gardien m'a protégé. Ce n'était pas mon heure, ce n'est pas une chance, j'ai toujours beaucoup de mal à accepter de ne pas être morte. Il y a deux messieurs plus jeunes que moi qui sont décédés à côté de moi, j'aurais dû partir avant eux. Je me suis retrouvée devant lui et ce n'est que lorsqu'il a levé la main avec le fusil que je me suis tiens, c'est un peu bizarre. La balle a traversé les deux blousons que je portais et a brûlé mon tee-shirt et n'est pas rentrée dans la peau. Quand les secouristes sont venus, on a déchiré mon tee-shirt et on a retrouvé la balle sur moi"
La brûlure laissée par la balle peine encore à cicatriser, après cela, le terroriste a continué sa route faisant cinq morts et dix blessés avant d'être abattu par la police. "C'était un jeune tout à fait banal, omme on eut en croiser tous les jours d'ailleurs je le croise tous les jours parce que ce bonnet, cette manière dont il tait habillé qui est commune chez les jeunes, maintenant j'ai l'impression d'avoir toujours des terroristes à côté de moi, c'est insupportable".
Comme une thérapie, Martine Wintenberger participe pendant trois jours au congrès international des victimes du terrorisme à Nice, une ville meurtrie elle aussi dont elle se sent proche."Je veux porter un message de résilience, de gentillesse et de compassion, et si on s'arrête sur ces tristes événements, on n'arrive pas à se reconstruire. Donc mon devoir est d'être là, de participer et de témoigner, de dire qu'il y a une autre vie après l'attentat".
Martine Wintenberger veut désormais orienter son autre vie vers les autres. Après une carrière dans la communication, elle souhaite effectuer ses dernières années de sa vie professionnelle dans le social ou l'humanitaire.