Un an après l'attentat de Strasbourg : qui sont les 15 victimes ?

Le 11 décembre 2018, il y a un an, Cherif Chekatt semait la terreur dans le centre ville de Strasbourg. Quinze personnes ont été victimes du terroriste. Cinq sont mortes, dix autres ont été blessées. Qui sont-elles? 

[Article publié initialement le 11 janvier 2019, actualisé le 10 décembre 2019]
Kamal, Bartek, Pascal, Lola, Jérémy ... Des hommes, des femmes, jeunes ou moins jeunes, strasbourgeois ou non, français ou pas, de toutes origines sociales et confessionnelles ont été victimes de l'attentat de Strasbourg, le 11 décembre 2018. Voici qui sont les quinze victimes de Cherif Chekatt.


Les morts

Le trajet mortel du terroriste au centre-ville de Strasbourg commence avec Antonio Megalizzi et Bartek Orent-Niedzielski touchés rue des Orfèvres. Le tueur croise ensuite Kamal Naghchband rue des Grandes Arcades, Pascal Verdenne rue du Saumon et Anupong Suebsamarn sur le pont Saint-Martin.
 
  • Antonio Megalizzi, 28 ans. Ce journaliste italien était à Strasbourg pour couvrir l'actualité du Parlement européen en pleine session plénière ce mardi-là. L'homme a été touché d'une balle dans la tête rue des Orfèvres. 
 
  • Bartosz Piotr Orent-Niedzielski, 34 ans dit "Bartek". Ce Strasbourgeois d'origine polonaise sortait d'une boulangerie rue des Orfèvres. A ses côtés son ami, Antonio Megalizzi. Touché d'une balle dans le front, Bartosz Piotr est resté durant près de cinq jours dans le coma, avant de s'éteindre. Figure de la vie culturelle strasbourgeoise, engagé dans de nombreuses associations, il était notamment l'un des membres fondateurs du festival BD Strasbulles. 
 
  • Kamal Naghchband, 45 ans. Ce garagiste strasbourgeois d'origine afghane avait décidé d’emmener sa femme et ses trois enfants au marché de Noël de Strasbourg. Lorsque la famille s’est engagée rue des Grandes Arcades, elle s'est retrouvée face à Cherif Chekatt. Kamal, atteint d’une balle en pleine tête tirée à bout portant par l’assaillant, s’écroule sous les yeux des siens.
 
  •  Pascal Verdenne, 61 ans. Retraité du secteur bancaire, Pascal Verdenne a été abattu par Cherif Chekatt devant le restaurant la Stub, rue du Saumon. Il y buvait un verre avec sa compagne et son fils. L’ancien banquier était sorti peu de temps avant sa compagne pour récupérer son vélo garé quelques mètres plus loin. Lire ci-dessous le témoignage exclusif de sa compagne qui n'a depuis, pas souhaité s'exprimer dans d'autres médias. 
 
  • Anupong Suebsamarn, 45 ans. Ce ressortissant thaïlandais était en vacances à Strasbourg ce 11 décembre 2018. Accompagné de son épouse, il a croisé la route du terroriste rue des Moulins, quartier de la Petite France. D’après son oncle, interrogé par la presse thaïlandaise, le couple s’était rendu en Alsace après avoir changé ses plans initiaux - ils devaient visiter Paris mais redoutaient les violences en marge des manifestations des gilets jaunes.
 

Les blessés
 

  • Jérémy Raoult, 28 ans. Ce musicien vosgien a été blessé d’une balle dans la nuque alors qu’il était en train de fumer une cigarette en terrasse du bar Les Savons d'Hélène, rue Sainte-Hélène. Opéré à la carotide, il a été plongé dans le coma plusieurs jours. Aujourd'hui, ce percussionniste professionnel est retourné dans les Vosges auprès des siens et a repris la musique. Sur son mur, Facebook, il a annoncé se rendre mercredi 11 décembre 2019 se rendre à la journée de commémoration. "Alors si je devais demander juste une chose ...c'est de m'accompagner dans ce moment..."
 
  • Damian Myna (nom de scène). Guitariste originaire de Rouen. Il était en terrasse avec Jérémy Raoult devant le bar Les Savons d'Hélène où leur groupe devait se produire ce soir-là. Après que son ami a été touché, il a tenté de maîtriser l'assaillant. Il a reçu onze coups de couteau, la majeure partie dans le dos. Si aucun organe vital n'a été touché - son sac à dos a protégé sa colonne vertébrale - le dernier coup a atteint la moelle épinière lui paralysant la jambe gauche. Après de longs mois de rééducation au centre de réadaptation fonctionnelle de Clémenceau à Strasbourg, Damian qui ne rêve que d'une chose, "irradier notre monde d'ondes positives", a enfin pu rentrer chez lui. 
 
Le 1er octobre 2019, celui qui est considéré comme un héros ordinaire, a été décoré du titre de chevalier de la Légion d'honneur par Emmanuel Macron, lors de sa visite dans la capitale alsacienne pour les 70 ans du Conseil de l'Europe. 
  
  • Lola, 20 ans. Originaire de Metz. Lola passait quelques jours à Strasbourg avec son ami. Le couple se promenait dans les rues de la capitale alsacienne quand il se trouve face au tireur. Les deux jeunes gens ont tenté de fuir mais Lola est blessée. Une balle dans le dos. Son ami fait des points de compressions en attendant les secours. Elle parvient à appeler ses parents. Ils vont lui parler, pour qu’elle tienne, pour qu’elle s’accroche. Après une journée d’angoisse, le soulagement mercredi en fin de journée. Lola est sortie d'affaire. Patrice Mordacci, son père a diffusé un message sur les réseaux sociaux qui résonne comme une libération : « Ma fille Lola a été victime de l’attentat de Strasbourg. Poumon perforé et balle logée sous l’aisselle : Le pronostic vital vient d’être levé ! Ouf ». Extrait de TÉMOIGNAGE Lola, Messine blessée à Strasbourg : « Je viens de recevoir une balle », Républicain Lorrain, le 13/12/2018
 
  • Jeanne Lohro, 19 ans. La jeune femme originaire des Vosges a été blessée au bras lors de la fusillade. Fille de la patronne d'une fromagerie située rue des Orfèvres à Strasbourg, sa mère Christelle Lorho a témoigné sur Facebook  "Notre fille a été victime d’un lâche. Elle a reçu une balle dans le bras. Elle a été prise en charge par les secours et opérée ce soir. Elle se réveille. Nous sommes chanceux et heureux qu’elle soit toujours près de nous." Le 14 décembre, Jeanne Lohro s'exprime également sur les réseaux sociaux.  "Tout d’abord, je voulais remercier toutes les personnes qui ont aidé les victimes de cette barbarie, les voisins qui les ont assistées, le corps médical qui était exemplaire, et également les militaires et les policiers qui étaient présents tout au long de ce drame. Je souhaite souligner la solidarité mise en place très rapidement durant la première heure ayant suivi cet attentat. En Bref: un grand Bravo à tous."
 
  • Un étudiant blessé à l'abdomen. Selon nos informations, ce Parisien étudiait à Strasbourg. Il marchait casque sur les oreilles lorsque l'assaillant l'accoste dans la rue. Il lui demande "tu es croyant?" L'étudiant répond "non". Il reçoit alors plusieurs coups de couteau à l'abdomen. Le jeune homme est depuis retourné chez lui à Paris, auprès de sa famille.
 
  • Un homme, peintre en bâtiment. Selon nos confrères du Parisien, un peintre en bâtiment ferait également partie des blessés. Marié, père de deux enfants, il est décrit par son employeur comme "professionnel" et "consciencieux".
  
  • Un soldat d'une patrouille de l'opération Sentinelle du 152e régiment d'infanterie a été blessé à la main après un échange de coups de feu avec l'assaillant.
Nous ne disposons pas d'information suffisante concernant les deux autres personnes blessées lors de l'équipée meurtrière de Cherif Chekatt.
 

Hommage

 Ce mercredi 11 décembre 2019, date anniversaire, l'émotion sera évidemment vive à Strasbourg. Une cérémonie en hommage aux victimes aura lieu de 19h à 21 à la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg. D'autres temps forts sont prévus dans l'après-midi : de 14 à 15 heures, une rencontre privée entre Roland Ries et les familles, de 15 à 16 heures : une stèle en verre dessinée par une victime sera érigée place de la République, de 16 h à 17 heures : le ministre de l’Intérieur prendra un temps pour échanger avec les familles. Et à 19h45, les cloches des églises de l’Eurométropole sonneront pendant 15 minutes.
 
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