Tradition : pas de porte à porte cette année pour les pompiers de Strasbourg "C'est l'humain qui nous manquera le plus"

En raison du confinement, la traditionnelle vente des calendriers des pompiers ne se fera pas à domicile cette année. Les calendriers seront vendus uniquement en ligne. C'est mieux que rien.

Si vous pensiez éclairer une fin d'année morose par un coup de sonnette magique, c'est perdu. Au vu de la situation santitaire et des décisions gouvernementales, les pompiers du Bas-Rhin ont décidé d'annuler leur traditionnelle distribution de calendriers à domicile. A regret. " C'est l'humain qui nous manquera le plus" déplore James Fridli, commandant au SDIS 67et président de l'amicale des sapeurs-pompiers. Entretien.
 

Une tradition centenaire

L'Amicale des sapeurs-pompiers SDIS 67 existe depuis 100 ans tout juste. Elle regroupe 700 personnes en son sein. Une association qui oeuvre dans le caritatif (il faut le savoir) et qui organise le traditionnel bal du 13 juillet ou la fête de la Ste Barbe, grand rendez-vous des hommes du feu.

Pour financer tout cela, l'Amicale compte beaucoup sur la traditionnelle vente des calendriers. Un bon gros camion rouge épinglé sur le mur, tout de suite ça enflamme l'imaginaire tout en pimpant la déco. Succès garanti. " Nous vendons en moyenne 15.000 calendriers sur l'agglomération strasbourgeoise. C'est pas si mal. Les dons sont libres, mais on nous donne à peu près 5 euros. Parfois aussi, nous les donnons. Quand on voit que les gens n'ont pas les moyens on peut difficilement dire bon ben aurevoir. Ou quand des enfants ouvrent des yeux comme des soucoupes d'émerveillement ..." 
 

Nous vendons en moyenne 15.000 calendriers sur l'agglomération strasbourgeoise. C'est pas si mal.

James Fridli, commandant SDIS 67



Au final, la recette de ces ventes permet d'organiser la fête de Noël des enfants, le repas de la Ste Barbe, le bal du 13 juillet. Mais pas seulement. Car, l'Amicale des pompiers utilise aussi cet argent pour faire de bonnes oeuvres. Faire le bien, c'est dans leur ADN, sans forcément le crier sur tous les toits en feu. "L'année dernière, nous avons par exemple acheté des jouets pour le service pédiatrique de l'hôpital de Hautepierre. Cette année, nous ferons une distribution de cadeaux de Noël pour les enfants qui en sont privés dans les secteurs de Wissembourg et Niederbronn."

Rouge feu. Rouge papa Noël.
 

Le contact humain

Ceci dit, l'argent n'est pas le plus important. La rencontre, le contact humain compte aussi beaucoup pour les pompiers. "Nous apprécions particulièrement ces moments d'échanges avec les gens durant la distribution des calendriers. C'est un peu comme une reconnaissance de nos métiers. On nous pose beaucoup de questions sur notre travail, sur comment on devient pompier. On créé des vocations c'est certain."
 

Oui c'est triste, ça va nous manquer. C'est ce qu'on appelle un coup dur.

James Fridli, commandant SDIS 67



"Moi j'ai toujours voulu être pompier. Depuis l'âge de 8 ans. Maintenant j'en ai 50 et je suis commandant. Peut-être tout cela est-il parti d'un calendrier ..."  Cette année donc, pas de discussions sur le pas de la porte, pas de grands sourires ni de petits yeux qui pétillent. "Oui c'est triste, ça va nous manquer. C'est ce qu'on appelle un coup dur. Mais franchement à côté des tous ces artisants, commerçants qui sont dans une situation extrêmement compliquée, nous, c'est peu de choses. On va faire avec, c'est tout." 
 

Vente en ligne

Philosophe James. Et ingénieux. L'amicale a rebondi. Elle a mis en place un stystème de dons et de vente en ligne sur le site HelloAsso.com ou via sa page Facebook . Les calendriers seront ensuite envoyés par courrier ou déposés dans la boîte aux lettres. "Ca commence à rentrer doucement mais je ne pense pas qu'on sera rentré dans nos frais au final." Parce que le confinement compliquant tout, cette année l'amicale a dû payer la fabrication de ses calendriers jusqu'alors couverte par la régie publicité. " Il nous faudrait 5000 euros au moins pour disons une opération blanche." 
 
Et le commandant de poursuivre :  "Et rien ne dit que nous ne pourrons pas aller sonner chez les gens en décembre, ou même en janvier. Au delà, nous les donnerons, c'est tout. Perdus pour perdus, mieux vaut que ces calendriers servent plutôt qu'ils ne se retrouvent à la benne." Le père-noel est peut-être une ordure mais les pompiers, non.
 
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