Un collectif de 21 citoyens demande la suspension de l'arrêté préfectoral rendant obligatoire le port du masque partout à Strasbourg. Selon eux, il ne respecte pas l'arrêt du conseil d'Etat demandant de fixer des périmètres précis. Les autres communes bas-rhinoises ne sont pas concernées.
C'est ce qui s'appelle être tenace. Les médecins Vincent Feireisen et Christian Chartier ont déposé ce vendredi 11 septembre un nouveau recours, le troisième, contre le port du masque obligatoire partout et en permanence à Strasbourg. Leur requête concerne l'arrêté préfectoral du 7 septembre reconduisant le port du masque généralisé à Strasbourg. L'avocat Marc Jantowiak explique : "Nous demandons la suspension de l’arrêté préfectoral du 7 septembre, car il ne respecte par l'arrêt du conseil d’Etat concernant les zones et périmètres précis."
Dans leur combat, les plaignants ont été rejoints par 19 citoyens, essentiellement des Strasbourgeois, qui partagent leur avis. Leurs arguments sont les mêmes depuis le début : pour eux, l'arrêté porte atteinte aux libertés fondamentales, notamment celle d'aller et venir et ne permet pas le respect de la vie privée.
Troisième épisode d'un feuilleton judiciaire à rebondissements
Cette bataille juridique dure depuis la fin du mois d'août dans le Bas-Rhin. Pris le 28 août, l'arrêté initial imposait, de jour comme de nuit, le port dumasque partout dans Strasbourg et dans les douze autres principales villes du Bas-Rhin. Saisi par deux praticiens hospitaliers, le tribunal administratif de Strasbourg avait partiellement retoqué ce texte mercredi 2 septembre, enjoignant à la préfète de l'assouplir. Celle-ci a alors reconduit l'arrêté pour la capitale alsacienne, justifiant sa décision dans un conférence de presse en ligne "puisqu'il est conforme à la décision du Conseil d'Etat".
Dans son ordonnance rendue le dimanche 6 septembre au soir, le conseil d'Etat estimait qu'il est "justifié que le port du masque soit imposé dans des périmètres suffisamment larges pour englober de façon cohérente les zones à risque (...) afin que cette obligation soit cohérente et facile à appliquer pour les citoyens". Mais il temporisait aussi : "Ces périmètres étendus doivent être délimités - et se justifier – par l'existence de plusieurs zones à fort risque de contamination".
Ce troisième référé-liberté ne concerne pas les autres communes bas-rhinoises pour lesquels de nouveaux arrêtés ont été pris puisque ceux-ci délimitent des zones géographiques où le masque est obligatoire.
L'audience a été fixée le lundi 14 septembre à 9h15 au tribunal administratif de Strasbourg.