Un enseignant affirme avoir été menacé de mort au collège Kléber à Strasbourg

Des menaces de mort ont été proférées par un élève à l'encontre d'un enseignant du collège Kléber à Strasbourg, selon un communiqué de plusieurs syndicats de professeurs. L'élève, qui nie les faits, a été suspendu "par mesure conservatoire".

Les enseignants du collège Kléber se mobilisent "en nombre" jeudi 30 novembre devant les portes de l'établissement strasbourgeois. L'un de leurs collègues a rapporté mardi avoir été menacé de mort par un élève. "Il raconte que ça s'est passé après avoir confisqué le téléphone d'un élève, rapporte Daniel Elbaz, secrétaire SGEN CFDT au collège Kléber. Il lui aurait alors dit qu'il l'attendrait à la sortie de l'école pour le tuer, et qu'il ne serait pas seul."

D'après un message interne envoyé au personnel et que nous avons pu consulter, la direction de l'établissement évoque un épisode "d'une gravité extrême" mais précise que l'élève "nie avoir prononcé des menaces de mort". Il a cependant "immédiatement fait l'objet d'une mesure conservatoire" et n'est "pour l'heure pas autorisé à se rendre dans l'établissement".

Selon Daniel Elbaz, l'enseignant concerné a porté plainte auprès du commissariat. Contactée mercredi après-midi vers 15 heures, la police de Strasbourg indique n'avoir "pas encore enregistré" un éventuel dépôt de plainte. De son côté, le rectorat de Strasbourg n'a toujours pas répondu à nos sollicitations.

Des incidents à répétition ces dernières semaines

Les enseignants que nous avons pu joindre décrivent tous une atmosphère considérablement dégradée depuis plusieurs semaines au collège Kléber. "Il y a eu des tirs de mortier ou de pétard dans l'enceinte de l'établissement, une agression physique d'un CPE avec arrêt de travail à la clé, des élèves qui ont perturbé la minute de silence après la mort de Dominique Bernard en octobre...", énumère Daniel Elbaz. Son collègue Gilles Comte, professeur d'histoire, souligne qu'à chaque fois,"il y a cette impression de ne pas être soutenu par l'administration". "On a le sentiment qu'on nous cache des choses seulement pour ne pas faire de vague, mais ça rend encore plus anxieux. Pourquoi n'est-on pas systématiquement informé dès qu'il y a des problèmes ?"

Les enseignants interrogés rapportent avoir reçu la visite de la direction de l'établissement ce mercredi 29 novembre, en salle des professeurs. "Comme par hasard, le jour où on décide d'avertir la presse sur le sujet, on reçoit la visite de la proviseure qui nous assure de son soutien, raille une enseignante qui n'a pas souhaité donner son identité par peur des représailles. Mais on n'est pas dupes : ça fait des semaines qu'on n'est pas écouté quand on signale des incidents, il y a un ras-le-bol total."

Interrogés à la sortie du collège mercredi, les élèves n'étaient pas au courant d'un quelconque incident impliquant un enseignant et un élève. "C'est bien le problème, et c'est ce qu'on dénonce : personne ne sait rien ce qui laisse la place aux rumeurs. Il faut arrêter de tout mettre sous le tapis, et commencer par tout dire aux enseignants", tance Daniel Elbaz. L'ensemble des syndicats représentés au sein de l'établissement soutiennent la manifestation du 30 novembre.

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