L'opération "Simone sans voiture" interdira la circulation des voitures sur l'avenue du Rhin ce dimanche, pour permettre aux habitants de se "réapproprier l'espace public". La municipalité avait annoncé en avril dernier la création d'un 2x1 voies sur ce secteur à l'horizon 2025.
L'avenue du Rhin, l'axe routier qui passe derrière le cinéma UGC et qui mène à la frontière allemande, sera fermée aux véhicules ce dimanche 24 septembre. L'Eurométropole de Strasbourg y mènera l'opération "Sans voiture Simone" censée permettre aux habitants de se "réapproprier l'espace public". Les voitures ne pourront donc plus circuler ni stationner entre l'arrêt Winston Churchill et la station Aristide Briand entre 8 et 20 heures.
Cette journée intervient quelques mois après l'annonce par la collectivité d'un "apaisement de l'avenue du Rhin", avec notamment un projet de passage en deux fois une voie de circulation automobile à l'horizon 2025. Une opération similaire, intitulée "Rues libérées", avait d'ailleurs été organisée en 2021 sur l'avenue des Vosges, route également concerné par un projet d'ampleur. "Ce sont deux axes parmi les plus utilisés par les voitures, et oui, l'objectif dans les deux cas est d'amener les habitants à se projeter et à imaginer cet espace avec moins de véhicules", confie Sophie Dupressoir, conseillère municipale déléguée de la "ville cyclable et marchable".
Un parcours à vélo sera ainsi proposé aux visiteurs, là même où chaque jour 41 000 véhicules circulent. "Les habitants pourront prendre conscience des dimensions de l'avenue, et de ses atouts : par exemple, la bande verte dont elle dispose au milieu et que le passage des voitures masque au quotidien, cette bande pourra être redécouverte à pied ou à vélo", affirme l'élue.
Une opération pour apaiser les tensions ?
Des ateliers yoga, des animations sportives comme le parkout ou le street golf, des foodtrucks pour les gourmands ou encore des concerts et des fanfares en déambulation : tout sera mis en place pour que les habitants s'y sentent bien et viennent en nombre. "On a voulu insister sur l'aspect pédagogique et ludique", confirme Sophie Dupressoir. Le but n'est-il pas aussi de mieux faire passer la pilule vis-à-vis des changements à venir, alors qu'une partie des citoyens se montre réticente, notamment du côté de l'avenue des Vosges?
"Ça fait clairement partie des outils disponibles pour montrer aux personnes qui sont attachées à la voiture que l'on peut faire autrement, ça permet d'instaurer un dialogue dans un contexte convivial et agréable", concède la conseillère municipale. L'opération devrait d'ailleurs être renouvelée l'année prochaine, "dans un lieu qui n'a pas encore été défini, mais qui nécessite également une redécouverte de l'espace par les habitants et une politique volontariste pour lutter contre la pollution de l'air".
Le trafic routier représente ainsi 34% du total des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire de l'Eurométropole, ce qui en fait le premier émetteur.