Université de Strasbourg : attaque de l'Action française contre des étudiants bloqueurs

Des étudiants du mouvement royaliste et d'extrême-droite Action française s'en sont pris violemment à des étudiants qui bloquaient le campus de Strasbourg à l'occasion des manifestations contre la réforme des retraites. Le président de l'université a fortement condamné cette agression.

A l'occasion des manifestations contre la réforme des retraites, des étudiants de Strasbourg ont mené un blocage d'une partie de l'université. Une vingtaine d'étudiants de l'Action française les ont attaqué violemment. Certains étudiants ont eu des blessures à la tête notamment. Une personne a reçu une incapacité totale de travail (ITT) de 7 jours.
 


« Certains étaient cagoulés. C’était très violent, beaucoup d’étudiants sont choqués. Ils n’ont pas hésité à nous frapper au visage », explique une étudiante, dont le témoignage a été recueilli par Rue89 Strasbourg.
 
Le président de l'université de Strasbourg, Michel Deneken a réagit dans un communiqué. Il "condamne cette expédition punitive avec la plus grande force". "Nul ne saurait s'arroger le droit de quelque recours à la force que ce soit en dehors des lois de la République. Les étudiants victimes de cette exaction qui portent plainte doivent savoir qu'ils ont le soutien de la présidence de l'université", ajoute-t-il.

Je condamne cette expédition punitive avec la plus grande force
- Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg

Michel Deneken assure qu'"un espace d'échange et d'expression libre" toujours été mis à la dispisition des étudiants qui en faisaient la demande.
 
Réaction du président de l'université de Strasbourg
13 décembre 2019
Déclaration du président de l'Université de Strasbourg

 
« Non à la violence sur les campus »
 
« Un groupe « action française Strasbourg » revendique sur les réseaux sociaux l'action violente perpétrée jeudi après-midi contre des étudiants qui bloquaient l'entrée du Patio sur le campus de l'Esplanade. Des coups ont été échangés et des personnes blessées. Je condamne cette expédition punitive avec la plus grande force. Nul ne saurait s'arroger le droit de quelque recours à la force que ce soit en dehors des lois de la République. Les étudiants victimes de cette exaction qui portent plainte doivent savoir qu'ils ont le soutien de la présidence de l'université. Comme président je suis le garant de la liberté de tous et de chacun sur le campus de l'université. Cette liberté est notamment celle de débattre. C'est aussi celle d'être en sécurité sur notre campus, dans nos salles de cours et nos laboratoires. Nous avons toujours accordé, à ceux qui en faisaient la demande, des espaces d'échange et d'expression libre. C'est aussi la liberté, et le droit, d'accéder aux cours ou de manifester. Nous avons pour mission d'assurer à nos étudiants une formation intellectuelle, scientifique, et, j'ose l'écrire, humaine, qui a les couleurs de la diversité et du respect de chacun dans ses convictions et ses enracinements. Paul Ricœur, qui enseigna dans notre université entre 1946 et 1956, définit l'éthique en des termes que je fais miens en les appliquant à la mission qui m'incombe de donner à tous nos étudiants les meilleurs atouts, que se réalise pour chacun d'entre eux « le souhait d'une vie accomplie - avec et pour les autres - dans des institutions justes ». C'est tout le sens de mon engagement au quotidien. »
 
Michel Deneken, président de l'Université de Strasbourg
 
 
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