VIDEO. Comment le public du stade de la Meinau est devenu le plus féminin de France

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Si le Racing Club de Strasbourg a vécu une saison compliquée, il aura tout de même décroché un titre cette année : celui du public le plus féminin de France. Explications avec Sabryna Keller, présidente de l'association "Femmes de foot". ©France Télévisions

Si le Racing Club de Strasbourg a vécu une saison compliquée, il aura tout de même décroché un titre cette année : celui du public le plus féminin de France. Explications avec Sabryna Keller, présidente de l'association "Femmes de foot".

Le Racing a assuré son maintien en Ligue 1 au terme d'une saison 2022-2023 délicate. Mais il pourra malgré cela s'enorgueillir d'avoir décroché un titre cette année : celui du public le plus féminin de France. Les femmes représentent désormais un quart des supporters (26% précisément) de la Meinau, stade le plus féminin du pays selon la Ligue, contre 17% au niveau national.

L'enceinte strasbourgeoise fait ainsi figure d'exemple, reconnue également pour avoir l'un des meilleurs publics du pays et l'un des plus jeunes avec 36 ans de moyenne d'âge. Un signal aussi peut-être que la féminisation du football est une réalité.

C'est le fruit d'un travail mené depuis plusieurs années par le RCSA. Sabryna Keller, présidente de l'association "Femmes de foot", a expliqué à notre équipe de reportage les raisons de cet engouement.

Qu'est-ce qui vous a donné l'idée d'ouvrir encore un peu plus grand les portes du stade aux femmes ?

"C'était il y a 11 ans, quand le Racing est retombé au plus bas et que Marc (Keller) a décidé de reprendre le club. On partait du principe qu'il fallait tous les publics pour ce fameux Racing, qu'on croyait mort ou presque mort, puisse revivre. Donc je considérais que dans tout ce public, il avait forcément les femmes et la place pour les femmes. J'ai eu la chance d'échanger avec beaucoup d'entre elles quand le Racing est retombé au plus bas et elles ont beaucoup souffert aussi de ces moments-là, de toutes ces tensions." 

"Et je me suis dit, bah tiens, ce ne sont pas que des accompagnatrices de leur mari ou de leurs enfants, ce sont de vraies supportrices. Il va falloir qu'on les soigne aussi et en tout cas qu'on fasse de nos supportrices qui étaient peut-être certainement des supportrices d'un jour des supportrices de toujours."

"Et voilà, on a fait un long travail depuis 11 ans pour ouvrir les portes du stade aux femmes, c'est vrai qu'on joue à guichets fermés depuis quelques années. Mais pour autant, on avait envie de leur garder une petite place. En tout cas l'ouvrir la porte pour pouvoir les séduire et venir assister à ce qui est aujourd'hui plus qu'un match, mais un spectacle et une ambiance extraordinaire."

On parle d'une époque où il y avait quand même beaucoup moins de supportrices, y compris à la Meinau. Qu'est-ce qui vous a fait comprendre qu'elles avaient leur place dans ces enceintes ?

"Il y a quelques années, on voyait beaucoup de filles sortir ensemble, aller au restaurant ensemble, aller au cinéma ensemble et puis un jour, je suis dans un resto et je vois comme ça une dizaine de nanas autour d'une table passer un bon moment. Je me suis dit si elle venait à la Meinau pour passer ce bon moment. Et si nous aussi, on arrivait à faire qu'elles puissent venir aussi au stade entre copines.

"Et c'est de là qui est née l'envie de créer des événements à la Meinau, ouvrir les portes un petit peu plus tôt pour attirer un autre public qui était peu visible et qui aujourd'hui représente plus de 26 % de la population du stade."

Qu'est-ce que ça apporte au club d'avoir des clubs de filles vraiment structurés ? 

"Cela apporte incontestablement une ambiance familiale, chaleureuse. On vient en famille au stade. Alors on peut venir tous ensemble, regarder le match ensemble, de repartir ensemble. Ou on peut venir ensemble et puis on va retrouver des copines. Voilà, ça apporte forcément cette convivialité, ce moment de partage, une autre manière de supporter aussi.

"Voilà, elles sont très engagées, elles ont une manière de faire les déplacements qui est peut-être aussi différente puisque aujourd'hui, c'est une vraie association "Racing girls de Strasbourg" avec une présidente à la tête. Voilà, ça amène un éventail plus large pour pouvoir se retrouver dans telle association, venir entre copines, aller en famille. C'est incontestablement ce qui fait aussi la force du Racing Club de Strasbourg aujourd'hui."

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