VIDÉO. Les casques de vélo et moto sont-ils tous efficaces ? Ce laboratoire teste leur niveau de protection lors d'accidents

Le laboratoire ICube de l’université de Strasbourg, spécialisé dans la biomécanique du traumatisme crânien, évalue depuis 2019 la résistance des casques de moto et de vélo. Les résultats permettent d’estimer les risques de lésions sur le cerveau.

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Au département de mécanique de l’université de Strasbourg, le laboratoire ICube évalue, depuis 2019, la résistance des casques de vélos et motos. Spécialisé dans la biomécanique du traumatisme crânien, l’institut de recherche cherche à estimer les risques de lésions sur le cerveau humain.

Alors qu’ils ne sont pas obligatoires pour les cyclistes âgés de plus de 12 ans, de plus en plus de Strasbourgeois l’adoptent pour limiter les risques de choc lors d’un accident. Selon l’International Journal of Epidemiology, qui a réalisé une étude portant sur 64.000 personnes, il permet de réduire de près de 70% le risque de blessure grave en cas de chute ou d’accident.

Toutefois, malgré la bonne volonté de certains adeptes du vélo, tous les casques ne protègent pas de la même façon. Afin d’en informer les usagers, et de réaliser un classement, les chercheurs du laboratoire de l’université de Strasbourg ont mis au point un protocole de tests unique appelé "Certimoov".

Les données de 125 accidents collectées

Pour simuler au mieux les accidents de vélos et de motos, les spécialistes ont collecté les données de 125 accidents réels qui se sont déroulés dans plusieurs pays. Ils peuvent ainsi mesurer les risques de perte de connaissance et de commotion cérébrale selon le modèle de casque.

Les casques sont disposés sur de fausses têtes et les chocs sont simulés à différentes vitesses. "À l’intérieur, il y a des capteurs d’accélération linéaires et un capteur de vitesse angulaire qui va mesurer la vitesse de rotation de la tête au moment du choc", explique Nicolas Bourdet, chercheur au laboratoire Icube.

Nous pouvons simuler les chocs qu’on veut, car la géométrie de la tête est réaliste, tout comme les propriétés mécaniques",

Pr Rémy Willinger, responsable équipe biomécanique laboratoire Icube

Les tests effectués conformément aux normes européennes de sécurité ne seraient pas suffisants, selon le laboratoire. Ils ne comportent, en effet, que des "essais de chocs rectilignes", peu représentatifs de la réalité des accidents à vélo ou à moto. "Nous pouvons simuler les chocs qu’on veut, car la géométrie de la tête est réaliste, tout comme les propriétés mécaniques", ajoute Pr Rémy Willinger, responsable de l'équipe biomécanique au laboratoire Icube.

Les équipes du laboratoire utilisent une enclume oblique, qui permet de reproduire des accidents plus réalistes. "L’intérêt est de tester le casque dans des situations où le choc ne se fait pas perpendiculairement à la surface", précise Nicolas Bourdet.

Un protège-dents connecté contre les commotions répétées

Le laboratoire ne s’arrête pas aux vélos et aux motos. Il va bientôt explorer l’effet et les risques des commotions cérébrales répétées dans le sport. Un protège-dents équipé de capteurs d’accélération permettra de donner des résultats précis sur les chocs subits par le corps humain. "Lorsqu’ils sont positionnés sur les dents, nous sommes capables d’enregistrer les accélérations de translations et rotations des têtes du sportif", explique le responsable de l'équipe biomécanique.

Lors du mondial féminin de rugby, qui s’est déroulé à l’automne 2022, les joueuses ont toutes été équipées de ces protège-dents connectés. Outre-Atlantique, les professionnels du football américain sont déjà équipés depuis plusieurs années. Le laboratoire Icube pourrait prochainement en analyser les résultats.

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