Violences en marge de la manifestation du 28 mars à Strasbourg : travaux d'intérêt général et prison avec sursis pour deux prévenus

En marge de la manifestation contre la réforme des retraites, mardi 28 mars, des violences et des dégradations ont eu lieu. Deux jeunes hommes comparaissaient jeudi 30 mars pour violences contre des policiers et dégradations, lors d'une comparution immédiate au tribunal judiciaire de Strasbourg. Récit.

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Mardi 28 mars, il y a eu deux manifestations à Strasbourg.

La première, déclarée a réuni entre 6.500 et 15.000 personnes. Elles ont défilées à l'appel des syndicats à partir de 14h, contre la réforme des retraites.

Plus tard, vers 17h, plusieurs centaines de manifestants ont continué de défiler dans les rues de la ville. Principalement des étudiants et des lycéens. Certains ont commis des dégradations et des violences contre les forces de l'ordre.

Deux jeunes hommes interpelés mardi et placés en garde à vue depuis comparaissaient jeudi 30 mars, au tribunal judiciaire de Strasbourg. Leurs profils étaient très différents mais aucun des deux n'était connu de la justice.

"J'ai tiré trois fois sur les policiers et honnêtement, l'objectif c'était de les cibler"

Yann a 19 ans, il est étudiant en communication. Bon élève, il n'a pas de casier judiciaire. Il raconte que c'était sa première manifestation, mardi 28 mars. Il accompagnait ses deux frères, plus âgés. Il a défilé boulevard d'Anvers après la manifestation autorisée.

"Vous aviez un masque anti-fumigène sur le visage, des lunettes de protection et une cagoule, pourquoi tout cet attirail", lui demande le président du tribunal.

"Parce que je voulais me protéger des lacrymos. Et ne pas être visible", répond le prévenu.

"Vous avez lancé deux bouteilles et une pierre, c'est tombé tout à côté des policiers, vous auriez pu les blesser", demande le président.

"J'ai tiré trois fois, c'est tombé à côté. Honnêtement, l'objectif c'était de les cibler".

"Pourquoi ?", insiste le président.

"Il y a eu un mouvement de foule, un coup d'adrénaline. Je me suis dit 'pourquoi ne pas faire comme les autres'".

Yann explique ensuite que pendant sa garde à vue, il a pu "discuter avec les policiers. Il y a un gros regret de ma part", conclut-il.

"Je voulais sortir faire des courses, j'ai vu le mortier, je l'ai ramassé pour le mettre ailleurs et que personne ne l'utilise"

Ahmed, 20 ans, sans emploi, n'a pas de casier judiciaire. Mardi 28 mars, il est chez lui, rue de Milan et voit passer la deuxième manifestation sous sa fenêtre, en fin de journée. 

"Je voulais faire des courses, j'ai découvert un mortier dans un buisson, je l'ai ramassé pour le mettre ailleurs", explique-t-il

"Vous vouliez éviter une catastrophe, alors expliquez-moi ce que vous faisiez au milieu d'un groupe de manifestants qui courent à l'arrivée des policiers", demande le président.

"J'ai été paniqué, je me suis mis à courir", répond le prévenu.

"Et après, pourquoi avez-vous tapé le policier avec le mortier ? Il a mis sa main pour se protéger et vous l'avez blessé", insiste le président.

Ahmed, qui ne reconnaît pas les faits, devra faire 70 heures de travaux d'intérêt général sinon il ira deux mois derrière les barreaux. Yann quant à lui écope de trois mois de prison avec sursis. Il verra cette peine effacée de son casier judiciaire dans cinq ans, s'il ne commet pas de nouvelle infraction.

Tous les deux ont une interdiction du port d'arme pendant trois ans. Le premier devra verser 850 euros au policier blessé légèrement. Le deuxième 200 euros à chacun des neuf policiers qu'il a voulu blesser. 

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