Par voie de communiqué de presse, le procureur de la République par intérim de Strasbourg, Alexandre Chevrier, fait une mise au point musclée sur l’action judiciaire à la suite des violences urbaines survenues à l’approche du Réveillon de la Saint-Sylvestre. Des propos qui répondent notamment aux critiques émises par des syndicats de policiers.
On sent un certain agacement dans le communiqué de presse publié en ce 31 décembre du procureur de la République par intérim de Strasbourg. Dans un contexte de violences urbaines en recrudescence à Strasbourg à l’approche du réveillon du Nouvel An, Alexandre Chevrier tient à faire une mise au point sur les suites judiciaires données à certaines interpellations de fauteurs de trouble. "Il est rappelé que la réponse judiciaire est dépendante de la qualité des enquêtes menées par les services de police et que des poursuites ne peuvent être utilement exercées que si les investigations permettent de réunir des éléments de preuve suffisants à l’encontre d’auteurs identifiés".
Retour à peine voilé aux envoyeurs, notamment certains policiers qui par la voix de leurs syndicats, dénoncent le laxisme de la justice face à ces actes de délinquance. Sur notre antenne de France 3 Alsace, la veille de la publication de ce communiqué, le porte-parole du syndicat Alliance Police 67 disait attendre une "réponse ferme" de la justice. "Sur dix-huit interpellés, ils ont tous été mis dehors en liberté, déclarait alors Sylvain André. Pour nous, c’est dommage à l’aube du Nouvel An de ne pas avoir eu de geste fort."
Réponse directe de la part d’Alexandre Chevrier : "en l’espèce, si un certain nombre de mesures de garde à vue ont été levées sans suite judiciaire immédiate, c’est précisément en raison d’un manque de preuve à l’encontre des individus concernés, à ce stade des investigations."
Plusieurs défèrements en quelques jours
Le procureur de la république par intérim de Strasbourg appuie sa défense en précisant que des mesures ont bien été prises, avec trois mineurs et un jeune majeur de 19 ans rapidement déférés au parquet à la suite de tirs de mortier sur des fonctionnaires de police ou des pompiers.
Et de rappeler, à quelques heures d’un réveillon que beaucoup pressentent sous haute tension cette année, que le parquet de Strasbourg reste "mobilisé et entend privilégier des réponses fermes et immédiates dans le cadre du principe d’individualisation, dès lors que les infractions sont caractérisées".