Jusqu'au 28 avril à Strasbourg, la visibilité lesbienne se décline en évènements festifs et militants tous les jours de la semaine pour plus de droits. Pour les personnes concernées, il s'agit de se réapproprier la rue et l'espace, le temps d'une marche, d'une rencontre ou d'une soirée thématique.
Le combat continue et évolue d'année en année. D'une journée, à Strasbourg la visibilité lesbienne s'est étendue à sept jours sous l'impulsion de l'association Juin 69 et de sa présidente Marie Furlan.
Selon elle, s'afficher lesbienne et le revendiquer, sur une semaine c'est mieux. "On a eu la marche lors de la journée qui nous est consacrée l'année dernière, en 2024 on veut rendre cet évènement plus grand et encore plus visible".
Des combats à mener
Le combat pour la visibilité inclut aussi les personnes bi, pan, trans, non binaires ou asexuelles, fait remarquer Marie Fulman. "Le spectre est large, il couvre les personnes pouvant se reconnaître dans des relations lesbiennes". Une communauté festive mais revendicative aussi, notamment vis-à-vis de la procréation médicalement assistée (PMA) réservée aux femmes cisgenres ou sur la question de l'égalité des droits au travail par rapport aux hommes.
Sur ces points comme sur d'autres, "il y a des combats à mener, plus encore quand on est à l'intersection d'autres discriminations".
La marche de la visibilité est annoncée comme une occasion de rassemblement unique pour faire avancer la cause lesbienne. "C’est un moment où elles prennent l’espace dans la rue, espace plutôt masculin. Beaucoup de femmes craignent d'y être agressées ou d'y être discriminées quand elles sont en couple. Il est important de faire cette marche en non-mixité afin de se sentir libre et en sécurité".
Une démarche festive
Le FémiGouin'Fest annonce, par exemple, une projection de films le mardi 23 avril suivie d'un DJ set en soirée. Le lendemain, mercredi de 18 à 20 heures, le collectif d'étudiants Arc En Ci.elles organise à Sciences Po une rencontre avec la sénatrice EELV des Français et Françaises à l’étranger, Mélanie Vogel (Voir post ci-dessous).
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Chez Jeannette et les cycleux, une table ronde sur le thème de la famille et les lesbiennes se tiendra le vendredi 26 avril à partir de 18 heures. À noter que cette soirée est ouverte à tout le monde, ce qui n'est pas le cas pour la plupart des évènements, notamment pour la marche du lendemain, samedi. Il est bien spécifié que les hommes sont exclus du cortège, qu'ils soient "cis, gays ou hétérosexuels".
Cette idée de non-mixité peut ne pas être comprise par certains. Selon Marie Furlan, elle est de plus en plus acceptée. "Cela ne pose pas de soucis d'une manière générale. La non-mixité commence à se développer dans les milieux militants, les personnes concernées ont besoin de ces moments. Les hommes ont leur place pour nous aider dans notre lutte mais pas lors de la marche notamment".
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Jusqu'au 28 avril, tous les jours, Juin 69 et d'autres associations animeront les rues et l'espace public de Strasbourg à travers divers évènements. "L'idée est de créer un collectif qui pourra porter cette semaine et de mutualiser nos projets, nos ressources, au fil des ans", explique Marie Furlan. Au-delà de la journée de la visibilité lesbienne du 26 avril, un agenda festif donne rendez-vous aux personnes concernées du lundi au dimanche.