C’est une cité hors du temps. Le Stockfeld se situe dans le sud de Strasbourg dans le quartier du Neuhof. Construit en 1912, il a accueilli à ses débuts les Strasbourgeois qui vivaient dans des taudis du centre-ville dans le quartier de la Petite France. 110 ans après, peu de choses ont changé.
Le Stockfeld a vu le jour au début du XXe siècle. Certaines familles y sont installées depuis des générations. Une ancienne cité ouvrière hors du temps où certaines familles vivent depuis des générations. Un village au sein de la ville. Rencontre avec celles et ceux qui font le quartier.
Ce qui est frappant lorsque l'on arrive, c'est le silence. Au sud de Strasbourg, dans le quartier du Neuhof, se trouve une cité à part. Le Stockfeld fait partie de ces cités ouvrières construites avant la Première Guerre mondiale quand certains habitants étaient délogés du centre-ville dans le cadre d'un programme
de réhabilitation de l'habitat. Leurs logements délabrés, proches de la Petite France (autre quartier strasbourgeois), ont été rasés à l'époque.
Au Stockfeld, ces personnes ont bénéficié de logements sociaux modernes avec l'eau courante, toilettes,
raccordement au gaz, le tramway - qui ne dessert plus le quartier de nos jours - et même un restaurant. "Mon père est né au 2e étage de cet immeuble en 1922. Et quasiment toute la famille est restée ici. Mes enfants sont la 4e génération" raconte Gérard Roser, habitant du quartier.
Et puis à l'époque "les habitants pouvaient aller en forêt y chercher du bois de chauffage. Ils avaient tout sur place". Une forêt dans laquelle les enfants fabriquaient des flèches pour les tirer, ce qui leur a valu le surnom de "Stockfelder Indiàner" (les "Indiens du Stockfeld" en français).
Les "Gässle" du Stockfeld
Si beaucoup de choses ont changé, que de nombreux commerces ont fermé... les jardins, eux, sont toujours là. Situés à l'arrière des maisons, au bout de ruelles interminables, ils font la particularité du lieu.
"Chaque appartement a droit à son jardin, des jardins reliés par des chemins qu'on appelle les "Gässele", de petits chemins servant à se rendre d'un jardin à l'autre, ou d'un copain chez l'autre, pour qui veut faire la fête" explique Yannick Hornecker, habitant du Stockfeld. Autrefois, ces jardins devaient permettre aux familles d'avoir de quoi manger. On voulait être sûr qu'ils aient les moyens de se nourrir.