C'est un feuilleton fleuve sans happy end pour l'instant. Alsace Nature vient d'annoncer qu'elle refusait la médiation proposée par la cour d'appel de Nancy entre l'association de protection de l'environnement, l'Etat et la collectivité européenne d'Alsace. Les travaux du contournement de Châtenois ne sont pas prêts de reprendre.
Alsace Nature a fait connaître sa position au travers d'une conférence de presse ce mardi 1er août dans les locaux de l'association. Non, elle ne donnera pas suite à la proposition de médiation faite par la cour d'appel de Nancy dans le dossier de l'arrêt des travaux du contournement de Châtenois.
"Les conditions imposées par la collectivité européenne d'Alsace, un délai d'accord dans les deux mois, ne sont pas réalistes ni raisonnables, explique François Zind, l'avocat de l'association environnementale. On doit discuter de choses techniques complexes, notamment sur les équivalences écologiques entre ce qui a été détruit, ce qui reste, ce qui doit être compensé. Et là, on ne voit pas de volonté de négociations mais plutôt une communication pour dire que la CEA est d'accord pour négocier alors qu'elle ferme toute possibilité concrète de dialogue."
La cour d'appel de Nancy, saisie par la CEA, avait proposé le 20 juillet dernier une médiation entre les parties : Alsace Nature, l'Etat et la CEA. Une médiation que la CEA avait acceptée. Pour rappel, le 12 mai dernier, le tribunal administratif de Strasbourg avait annulé les arrêtés environnementaux de 2019 et 2020 concernant le contournement de Châtenois, entraînant de fait l'arrêt des travaux en cours depuis quatre ans.
De nombreux habitants se sont depuis mobilisés pour la reprise de ces travaux, jugeant ce contournement indispensable. Mais pour Alsace Nature, le tribunal administratif de Strasbourg n'a fait que valider ce que l'association dénonce depuis le début, l'absence de réelles compensations concernant notamment la destruction de sept hectares de zone humide.
La cour d'appel de Nancy va donc devoir décider si elle valide ou non la décision du tribunal de Strasbourg. En attendant, les travaux du contournement sont toujours à l'arrêt, la CEA estime que chaque mois de retard coûte 250 000 euros à la collectivité.