La Poste rend hommage à une résistante alsacienne oubliée de l'Histoire : Laure Diebold-Mutschler, Compagnon de la Libération, est la figure d'un timbre qui sortira lundi prochain.
"C'était une star de la résistance, raconte Anne-Marie Wimmer, biograpphe. Quand elle est morte, la cathédrale Saint-Jean à Lyon était noire de monde." Après la guerre, Laure Diebold-Mutschler est nommée "Compagnon de la libération" par le Général de Gaulle. Mais elle est depuis tombée dans l'oubli, comme beaucoup d'autres femmes résistantes.La biographe se bat depuis plusieurs années pour mieux faire connaître le destin de l'Ersteinoise. Elle vient de gagner une petite victoire : La Poste a accepté d'éditer un timbre a l'effigie de la résistante alsacienne.
Qui était Laure Diebold-Mutschler ?
La jeune femme a d'abord fait partie d'un réseau de passeurs. Elle héberge des prisonniers de guerre évadés au domicile familiale, à Sainte-Marie-aux-Mines. Repérée, elle est contrainte de fuir à Lyon. Elle devient agent de liaison : elle recueille des informations qu'elle code et transmets à Londres sous forme de courrier. Elle est une proche collaboratrice de Charles de Gaulle.Arrêtée en 1943, elle est déportée et torturée par les nazis, mais elle refuse de parler. "On a le sentiment que rien ne lui faisait peur et que rien ne lui faisait baisser les bras, explique Anne-Marie Wimmer. Quand elle est arrivée au camp de concentration de Tachau elle a déclaré assez froidement que ça ne servait à rien de la faire travailler puisque de toute façon elle saboterait. Voilà le genre de femmes que c'était !" La biographe ajoute : "Si elle avait parlé, le destin de la France basculait."
Laure Diebold est libérée en 1945. Elle meurt vingt ans plus tard à Lyon.
Reportage de Xavier Schmitt et Vincent Roy, avec les interviews de
- Anne-Marie Wimmer, biographe
- Anne-Marie Jean, déléguée régionale du Groupe La Poste
Le timbre sera disponible à la mairie d'Erstein vendredi et samedi avant sa sortie nationale lundi 19 octobre.