" La vallée des lames", c’est la traduction de Klingenthal, une commune alsacienne qui doit son existence à l’implantation de la plus grande manufacture d’armes blanches française durant le premier empire napoléonien. Un musée retrace toute cette histoire.
La maison de la manufacture d’armes blanches à Klingenthal démarre sa saison 2022. Le musée fait partie des incontournables pour les touristes de passage dans cette commune bas-rhinoise il est cependant moins connu des locaux. Il raconte l’histoire fascinante du site de production d’épées et de baïonnettes le plus important sous Napoléon premier.
Les premiers ateliers sont installés en 1730 à l’époque de Louis XV. Une dizaine d’artisans experts dans la fabrication d’armes blanches sont débauchés de Solingen en Allemagne pour former des artisans alsaciens aux différentes techniques de fabrication tenues secrètes jusque-là.
La production augmente rapidement, un village se construit autour des différents ateliers de forge, d’affûtage et d’assemblage. Le nom Klingenthal est choisi par les artisans installés depuis quelques années. On compte plus de 700 travailleurs sur le site à la fin du premier empire en 1815.
335.000 sabres d'infanterie
Les modèles sont réalisés à plusieurs milliers d’exemplaires. 335.000 sabres d’infanterie portés par les soldats de l’armée napoléonienne ont été fabriqués entre 1800 et 1820. La forge de la lame, le manche, la garde, le fourreau, chaque sabre nécessitait l’intervention d’une douzaine de métiers différents.
A la suite du premier Empire, la manufacture connaît une autre forme d’activité. Les armes militaires sont produites à Châtellerault, dans la Vienne. Klingenthal répond à des commandes sur mesure, des sabres pour des officiers de l’armée, des couteaux de chasse ou de table richement gravés.
Fin de l'activité en 1961
En 1836 le site de production est exploité par l’entreprise Coulaux. Elle adapte l’activité des ateliers en produisant des lames à destination des paysans, menuisiers et bûcherons. La maison Coulaux se construit une solide réputation dans la fabrication de faux, faucilles et scies. Le tintement des marteaux-pilons des ateliers de Klingenthal cessent en 1961, c’est la fin de l’entreprise.