Durant les mois les plus froids, le Rhin constitue une zone d’accueil très importante pour tous les oiseaux d’eau du Nord-Est de l’Europe. Ils trouvent dans la zone rhénane alsacienne de quoi se nourrir et des températures plus clémentes que dans leur zones de reproduction. On dénombre une trentaine d’espèces à cette période de l’année. Des canards mais aussi des oies cendrées et plus récemment, les ouettes d’Egypte et les bernaches du Canada. Ensemble, ces oiseaux se regroupent pour former d’impressionnantes colonies.
En hiver, il est possible de voir une grande diversité d’oiseaux le long du Rhin. Le fuligule morillon est le plus facile à reconnaître, le mâle est noir et blanc, il arbore une huppe sur la tête. Seuls quelques couples nichent en Alsace mais entre novembre et mars de nombreux rassemblements sur le Rhin et les gravières ne passent pas inaperçus. Le nombre d’oiseaux de passage dépend des températures. Si elles sont douces en Europe, les oiseaux des pays européens les plus froids n’ont plus besoin de se déplacer aussi loin pour échapper à la neige et au gel.
Certaines espèces reviennent hiverner, comme les oies sauvages. Elles avaient presque disparu d'Alsace. Les mesures de protection et de réintroduction portent leurs fruits. Il y a, ces dernières années, plus de 2000 individus qui passent l'hiver dans la région. Les oies sauvages viennent pour la plupart d’entre elles d’Europe de l’Est. Il est fréquent d’en voir à proximité de gravières, dans les champs fraîchement récoltés. Elles se nourrissent des résidus de maïs. Elles sont souvent accompagnées par les Ouettes d’Egypte et les Bernaches du Canada, des espèces installées dans la région. Toutes deux sont issues d’élevages. Certaines se sont échappées et vivent aujourd’hui à l’état sauvage. L’Ouette d’Egypte suscite quelques inquiétudes, elle est agressive avec les autres oiseaux, elle est capable de voler le nid d’une cigogne ou d’un rapace. Heureusement, elle s’installe essentiellement dans des zones artificielles comme les gravières ou les canaux, elle entre peu en concurrence avec les espèces sauvages autochtones.