18ᵉ édition des Journées européennes des métiers d'art. Des métiers manuels de précision pour lesquels il faut beaucoup de patience et de passion. En Alsace, 70 ateliers ouvrent leurs portes.
A l'orée de la forêt de Niederhaslach (Bas-Rhin), Christian Fuchs est à l'œuvre. Face à lui, un bloc de grès qui pèse deux tonnes. Visière sur la tête et disqueuse dans les mains, il se met au travail. Objectif ? Réaliser une pièce tout en rondeur pour un client privé. Toujours un bonheur pour le sculpteur qui répond à des commandes de particuliers, d'entreprises, mais aussi des Monuments historiques.
"J'aime redonner vie à la pierre, une matière ancestrale. Travailler la pierre est un combat au début,
la matière est dure. Puis, au fur et à mesure, le combat se transforme en valse. J'y dessine des courbes. Et finalement la valse devient slow, une relation très intime." Statues, stèles, figures abstraites, l'artisan d'art ne s'interdit rien. L'essentiel est d'avoir du bonheur à travailler et à transmettre sa passion.
"Venez, c'est mon apprenti. Il a 23 ans et veut évoluer dans ce métier de sculpteur. Les Journées des métiers d'art doivent nous faire connaitre et montrer nos belles réalisations. Nous comptons plus de 280 métiers d'art. Cela représente beaucoup d'artisans, les gens ne le savent pas. Nous voulons montrer que nous avons tout le savoir-faire local nécessaire." Un savoir-faire pour lequel la Frémaa, fédération qui regroupe les artisans d'art, propose un dispositif de Transmission des savoir-faire rares et d'excellence." Aujourd'hui, beaucoup de gens reviennent aux métiers manuels, car ils veulent travailler avec leurs mains. Ça manque dans notre société."
Chez Christian Deichmann, maître ébéniste à Mundolsheim, les jeunes ne manquent pas. À commencer par son fils Benjamin qui vient tout juste de reprendre l'entreprise familiale. Tout comme son père, il est maître ébéniste et représente l'excellence dans le métier. "Notre entreprise est labellisée "Entreprise du patrimoine vivant", un label qui ne compte que 1450 entreprises en France."
Ouvrir les ateliers pour vulgariser les métiers
Durant les Journées européennes des métiers d'art, Christian et Benjamin Deichmann expliqueront leur travail de précision effectué sur différentes essences de bois. Ils accueilleront aussi d'autres artisans dans leur ébénisterie Le chevalet et présenteront le travail colossal effectué en ce moment sur un autel baroque pour une église près de Metz. Une œuvre qui va nécessiter au moins 1.000 heures de travail et sur laquelle ils se sont associés au sculpteur sur bois Marc Frohn, également Meilleur ouvrir de France, et à Stéphane Linder, doreur.
A travers l'Alsace, 70 ateliers vous accueillent durant ces journées avec des centaines de métiers à découvrir. Et qui sait ? Cela suscitera peut-être des vocations.