Les soldes, en Belgique commencent, mais le couvre-feu, notamment dans les Ardennes, inquiète les commerçants de Florenville et des communes tranfrontalières.
En Belgique, les soldes d'hiver auraient dû débuter toujours un samedi le samedi 2 janvier. Mais pour éviter les foules, le gouvernement belge a choisi de les reporter au lundi 4 janvier. Les soldes belges commencent bien avant les nôtres, en France, mais le couvre-feu ramené à 18 h dans les Ardennes et les départements transfrontaliers mettent à mal ce départ. Pour Gérard Filipucci, Président de l'ACAF (Association des Commerçants et Artisans de Florenville), le chiffre d'affaires est déjà mis à mal. "50 % de notre chiffre d'affaires dépend des clients transfrontaliers, avec ce couvre-feu arrêté à 18 h, il y aura forcément un impact, c'est sûr" regrette-t-il.
Depuis octobre, le pays est confiné rajoute le professionnel, également Président de l'HORECA (Association des Hôtels, Restaurants et Cafés de Florenville). La Belgique, en reconfinement partiel est l'un des pays les plus touchés au monde par la pandémie de Covid-19. Le pays de 11,5 millions d'habitants a enregistré près de 16.500 décès liés au coronavirus depuis le début de la pandémie.
Avec la fermeture de sa brasserie Albert 1er, situé sur la grande place, Gérard Filipucci se rend bien compte que l'année tout juste débutée, se prolonge comme celle écoulée. "Le gouvernement belge avait annoncé que la situation serait réeavaluée aux alentours du 15 janvier, mais nous en attendant, nous devons survivre" s'alarme le professionnel. " C'est une catastrophe pour tous les professionnels. D'habitude, pour les cafés et restaurants, cette période de soldes est une période florissante pour notre chiffre d'affaires, car tous les week-ends, nous avions l'habitude d'accueillir les Français qui venaient s'installer à nos tables et ensuite faire leurs soldes. Cette année, avec la fermeture des lieux de restaurations, de collations et d'hébergements, les soldes s'annoncent plus que moroses " prévient-il.
À Florenville, déjà lors du premier confinement, les commerçants avaient entouré la place principale de drapeaux français pour marquer leur attachement à leurs voisins transfrontaliers. " Nous sommes très attachés à nos fidèles clients français qui ont crée des liens avec nous, ici, à force de venir régulièrement. Aujourd'hui, ils nous manquent et on ne peut rien y faire en plus " déplore Gérard Filipucci.
Pour rappel, malgré le contexte sanitaire, il est bien possible de traverser la frontière pour aller faire ses courses en Belgique, tant que l’on y reste moins de 48 heures. Au-delà de 48 heures, il faut être en mesure de présenter un test Covid négatif.
Des règles sanitaires différentes
Attention, en Belgique, les règles sanitaires liées aux achats sont légèrement différentes de celles en vigueur en France : la Belgique demande de faire ses courses seul pendant un maximum de 30 minutes. La compagnie d’enfants de moins de 18 ans est admise, mais doit être limitée autant que possible. Enfin, le magasin ne peut contenir qu’une personne par 10 mètres carrés pour les commerces. Pour les petites surfaces (moins de 20 m²), ce sont deux clients maximum à condition que la distance physique soit respectée.
" Nous sommes prêts au niveau des règles sanitaires : la distanciation, le gel hydroalcoolique, le port du masque sont devenus des protocoles connus de tous et bien mis en place" reconnaît le représentant des commerçants et artisans de Florenville. Ce qui l'inquiète, c'est pour les petits espaces.
" Le moral de tous est affecté, les clients aiment pouvoir venir essayer et être conseillé. Avec ces mesures sanitaires, beaucoup de commerçants comptent sur le click & collect, mais ce n'est plus la même ambiance et l'attrait n'est plus le même" enchaîne-t-il. Surtout, venir en Belgique, c'est synonyme pour les Français, de pouvoir se balader. Les commerçants espèrent que les Français vont tout de même se déplacer le week-end, surtout qu'en Belgique les commerces sont ouverts le dimanche.
Mais là encore, le couvre-feu risque d'en freiner plus d'un. " Vous imaginez vous, vous êtes en week-end, vous devez vous retrouver chez vous à 18 h, la balade en Belgique risque d'être écourtée et forcément les gens vont être stressés, alors ça peut en décourager plus d'un " confie-t-il.
Florenville compte une soixantaine de commerçants et d'artisans et tous entament ces soldes avec un chiffre d'affaires en berne par rapport aux années précédentes. Un scénario qui risque d'être le même en France avec ce couvre-feu dans 15 territoires. Dans ces départements, il n'est donc plus possible de sortir entre 18 heures et 6 heures du matin. Il s'agit des Hautes-Alpes, des Alpes-Maritimes, des Ardennes, du Doubs, du Jura, de la Marne, de la Haute-Marne, de la Meurthe et Moselle, de la Meuse, de la Haute-Saône, des Vosges, du Territoire de Belfort, de la Moselle, de la Nièvre et de la Saône-et-Loire. Pour ces départements, il est donc avancé de deux heures par rapport au reste de la France. Tous les déplacements sont interdits dans ces horaires, sauf en cas de motif impérieux.
En France, les soldes d’hiver, initialement prévues à partir du 8 janvier débuteront finalement le 20 janvier, jusqu’au mardi 16 février. Pour le commerce en ligne ou vente à distance (e-commerce), précise le ministère de l'Économie, les dates des soldes sont alignées sur les dates nationales du commerce traditionnel.