Atteint d'une malformation aux pieds, Loïc Samen aurait pu ne jamais pratiquer de sport. Pourtant, il est devenu le lutteur numéro un en France. Après avoir été privé de ses premiers jeux olympiques à cause d'une blessure, il est déterminé à décrocher son billet pour Paris 2024.
Loïc Samen rêve de participer aux Jeux Olympiques. Pour y parvenir, le lutteur a déjà dû surmonter un parcours semé d'embûches et doit encore parvenir à se qualifier. Fort de sa bonne humeur et épaulé par son frère, le sportif est prêt à montrer de quoi il est capable.
Un destin sportif inattendu
Loïc Samen aurait pu ne jamais devenir lutteur. Enfant, il quitte le Cameroun avec sa mère pour soigner ses pieds bots : "J'ai eu la possibilité de venir en Europe, en France, pour qu'il y ait l'intervention chirurgicale sur mes pieds. À la base, je n'étais pas censé marcher et pas censé faire du sport." Une malformation qui aurait pu entraver l'explosion d'un physique hors norme.
Malgré tout, Loïc Samen s'est reconstruit et a découvert la discipline qui guide désormais sa vie : "Moi, j'étais plus de ceux qui faisaient du foot sur le terrain, sauf que je n'étais pas bon et j'ai un coach qui me disait toujours 't'es plutôt balaise toi, tu es plutôt costaud, viens'." C'est de cette façon qu'il a commencé à aimer ce sport.
La lutte chevillée au corps
Jeune homme aux pieds d'argile, Loïc Samen est devenu un colosse de la lutte greco-romaine. Chez les moins de 97 kg, il s'est imposé rapidement comme le numéro un français. En 2021, l'INSEP le prépare pour Tokyo, mais une blessure aux genoux le prive de ses premiers Jeux Olympiques. À 25 ans, l'heure est venue pour lui de rattraper le temps perdu : "Je suis affamé, affamé de compétition, affamé de médaille, affamé de victoire, et tout ça, toujours dans le sérieux et la bonne humeur bien sûr."
Cette bonne humeur qui le caractérise, Loïc en fait un atout professionnel. Pour gagner sa vie, il a intégré la SNCF avec des horaires aménagés pour les sportifs de haut niveau. Son employeur lui avait proposé un poste sur mesure d'agent de sûreté, mais c'est dans la relation client qu'il s'épanouit le plus.
Si le jeune homme se bat dans son sport, en dehors, il mise sur le contact humain et la joie de vivre : "Le matin, je fais de la lutte, je me bagarre, le soir, je fais de la lutte, je me bagarre, ce n'est pas pour venir au travail et avoir potentiellement à me bagarrer, bon, c'est un grand mot. Mais j'aime le fait de savoir qu'il y a des points en commun, mais aussi des contrastes entre mon travail et ma pratique."
En route pour les JO de Paris
Entre sport et travail, les journées sont denses, mais le temps presse pour décrocher la qualification pour Paris. La puissance et l'explositivité de Loïc Samen seront de précieux atouts pour faitre tomber ses adversaires : "En Corée, ils m'avaient appelé le Hulk black" plaisante-t-il.
Un super-héros auquel croit Brandon, son frère, toujours partant pour jouer les partenaires d'entraînement : "Aujourd'hui, je le sens fort, prêt. Il est revenu de blessure. Il a fait ses preuves."
Pour le lutteur, l'enjeu est de taille. Loïc espère réaliser son rêve de participer aux Jeux : "C'est l'année de ma vie et c'est pour ça que j'espère vraiment pouvoir me qualifier. J'espère absolument pouvoir donner tout ce que j'ai. Là, on est bien parti dans le sens où je suis à fond physiquement, donc on va y aller, on va y aller à fond. Et puis si jamais ça ne devait pas être Paris, je compte encore continuer ma carrière au moins jusqu'en 2028. Je sais que l'avenir me réserve de belles surprises dans tous les cas."
Rendez-vous en mai à Istanbul pour le tournoi de qualification olympique. Là-bas, il devra figurer parmi les deux meilleurs lutteurs de sa catégorie pour que son destin olympique lui sourie enfin.